L’Église italienne préoccupée par la crise politique dans le pays
Delphine Allaire – Cité du Vatican
Le nouveau président des évêques italiens est direct et clair. Cette énième crise politique estivale italienne ne doit pas donner à voir un théâtre de querelles rusées. «Composer des visions discordantes en un seul intérêt unifié reste, je crois, une méthode indispensable pour l'avenir», a noté le cardinal Zuppi, renouvelant un appel «à la responsabilité individuelle et collective», surtout face à la prochaine échéance électorale, et en «un moment décisif et risqué pour l'Italie et l'Europe». L’heure de la responsabilité et des devoirs a sonné pour la classe politique de la péninsule.
La critique de positions «personnalistes et mesquines»
«L'indispensable intérêt supérieur exige de libérer la politique de tactiques qui sont aujourd'hui, de surcroît, incompréhensibles et risquées pour tous», affirme l’archevêque de Bologne, mettant en avant «la souffrance des personnes», qui nécessite «des réponses sérieuses», et non «idéologiques ou trompeuses». Dans un climat politique confus, le cardinal Zuppi estime fermement que «la confrontation politique ne doit pas manquer de respect et doit être caractérisée par la connaissance des problèmes, par des visions communes sans ruse, avec la passion de la chose publique et sans agonismes approximatifs qui ne tendent qu'à des positionnements personnalistes mesquins et non à la résolution des problèmes». Fort d’un désir de repacifier les événements, l’archevêque de Bologne, un proche de Sant’Egidio, annonce ainsi une journée de prière spéciale pour l’Italie et pour la paix, le 4 octobre prochain, jour de la fête de saint François d’Assise.
Redécouvrir l'unité et la communauté italienne
Le cardinal, récemment nommé à la tête de l’épiscopat italien et proche du Saint-Père, espère que cette crise soit l’occasion de redécouvrir le sentiment de l’unité italienne; ce sens de la communauté dans laquelle chacun peut apporter «une contribution constructive», selon l’expression du président Sergio Mattarella. Garant de la stabilité et de la continuité de l’État, ce dernier prend en effet une importance particulière en ces jours de crise politique. Le Pape François lui-même a salué «sa contribution fondamentale et indispensable» à la vie du pays, avec «une douce autorité et un dévouement exemplaire», dans un télégramme d’anniversaire paru samedi 23 juillet, le président chrétien-démocrate célébrant ce jour ses 81 ans.
Le 12e président de la République italienne a annoncé jeudi 21 juillet la dissolution du Sénat et de la Chambre des députés, provoquant des élections anticipées qui se dérouleront le 25 septembre dans la troisième économie de la zone euro. «La situation politique a conduit à cette décision», a-t-il déclaré, en référence à la démission du chef du gouvernement, Mario Draghi, après la défection de trois partis importants de sa coalition lors d'un vote de confiance au Sénat.
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