L'accueil des réfugiés, nouveau défi des communautés religieuses en Ukraine
Svitlana Duckhovych - Cité du Vatican
L'accueil des réfugiés, nouveau défi
Le père Panteleymon Trofimov se souvient encore du premier jour de la guerre en Ukraine. Il raconte avoir réuni tous ses frères de la communauté, pour réfléchir ensemble sur l’adaptation de la vie communautaire à cette nouvelle réalité. «Les premiers jours, la situation était très incertaine, et certains frères avaient besoin du soutien et de l'écoute de l'autre. Même moi, en tant que recteur, pendant le premier mois de la guerre, j'ai senti que je devais passer plus de temps que d'habitude avec les frères pour partager leurs préoccupations», confie-t-il.
L'accueil des réfugiés a été et reste le plus grand défi de ces religieux. Avant le 24 février, alors que l'on évoquait la possibilité de l'invasion russe, des représentants de la municipalité de Lviv avaient contacté les pères basiliens de Briukhovychi, leur demandant leur disponibilité à accueillir des réfugiés en cas d'attaque de Moscou. «Dès le deuxième jour de la guerre, de nombreux réfugiés sont arrivés», se souvient le supérieur basilien. «Ils venaient de la région de Kiev et de Kharkiv. Le nombre le plus élevé de personnes que nous avons hébergées était de 170 à la fois». Chacun des réfugiés s'est vu offrir gratuitement nourriture, logement, service de blanchisserie, kits d'hygiène et médicaments. Les deux premières semaines, raconte l'ecclésiastique, «je me demandais si nous allions nous en sortir, car nous ne recevions aucune aide de l'État, et nous ne pouvions compter que sur nos propres ressources. L'aide de l'étranger, notamment de la Conférence épiscopale des États-Unis et de l'association L'Œuvre d'Orient, est arrivée plus tard».
Pour les réfugiés, une chance de rencontrer Dieu
Avec le retrait de l'armée russe de la région de Kiev, certains Ukrainiens ont regagné leur domicile et ont laissé place à des réfugiés de la région du Donbass. «Plus de 30 d'entre eux sont membres de la communauté paroissiale de Zvanivka, dans la région de Donetsk, où se trouve l'un de nos couvents. Ils ont donc immédiatement participer à nos activités pastorales», affirme le père Panteleymon Trofimov. Le supérieur de l'Ordre basilien de Saint Josaphat souhaite que ces refugiés «voient leur séjour comme une occasion de se rapprocher de Dieu». Certains d’entre eux sont orthodoxes, d'autres se disent non-croyants, ou encore ont des préjugés contre les catholiques. Le prêtre explique «qu'il ne s'agit pas d'imposer quoi que ce soit, mais d'offrir une opportunité de connaissance mutuelle à travers diverses rencontres thématiques et cours de formation». Il estime qu’une simple conversation quotidienne avec des membres de leur communauté permettrait à ces personnes, de connaître la vie de l'Église et de découvrir Dieu.
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