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Des fidèles devant la cathédrale de Managua, le 13 août. Des fidèles devant la cathédrale de Managua, le 13 août. 

Au Nicaragua, le Saint-Siège plaide le dialogue, instrument de démocratie

La situation dans le pays d'Amérique centrale a fait l'objet d'une session spéciale de l'OEA, l'Organisation des États américains, qui a demandé au gouvernement Ortega de mettre fin au «harcèlement contre l'Église et à la persécution contre les ONG et les médias» Le représentant du Vatican, auprès de OEA a plaidé pour que soit trouvé un accord basé sur le respect et la confiance mutuelle.

Alessandro De Carolis - Cité du Vatican

Une résolution intitulée «La situation du Nicaragua» était sur la table des délégués de l'Organisation des États américains (OEA) le 11 août. Votée à une large majorité, (27 voix sur 34), elle lance en particulier avec un appel au président nicaraguayen Daniel Ortega : assez du «harcèlement contre l'Église catholique, de la fermeture forcée des ONG, de la persécution des médias». Des demandes qui valent une condamnation par l'organisation panaméricaine de toutes ces actions gouvernementales entreprises de manière systématique depuis plusieurs semaines et visant à attacher une sorte de grand bâillon autour de ceux qui sont considérés comme des ennemis du pouvoir actuel, dont beaucoup ont fini en prison et pour lesquels la résolution demande leur libération.

Les requêtes du Saint-Siège

Dans une déclaration, le Saint-Siège, par l'intermédiaire de son observateur permanent, Mgr Juan Antonio Cruz Serrano, a exprimé la «préoccupation» du Vatican, appelant à «des voies de compréhension, fondées sur le respect et la confiance mutuelle, visant le bien commun et la paix». L'observtauer permanent a souligné que le Saint-Siège était «toujours prêt à collaborer avec ceux qui s'engagent dans le dialogue», le considérant comme «un instrument indispensable de la démocratie et un garant d'une civilisation plus humaine et fraternelle».

Les mesures contre l'Eglise

Outre les 27 voix sur 34 par lesquelles la résolution sur la situation au Nicaragua, présentée par Antigua-et-la Barbade, a été approuvée, Saint-Vincent-et-les-Grenadines a voté contre, tandis que  la Bolivie, le Salvador, le Honduras et le Mexique se sont abstenus. Cette prise de position intervient après une longue série de condamnations similaires de la part des Etats-Unis et de l'Europe et des expressions de solidarité de la part de divers organismes catholiques, comme le CELAM, qui ont voulu se tenir aux côtés de l'Eglise nicaraguayenne.

 

Parmi les décisions prises ces derniers temps, la dernière en date est celle qui a vu les autorités nicaraguayennes interdire hier la procession prévue aujourd'hui dans les rues de la capitale Managua à l'issue du pèlerinage marial - une procession qui se tiendra donc à 8 heures, heure locale, directement à l'intérieur de la cathédrale. Mais l'expulsion du pays de la Congrégation des Missionnaires de la Charité de Mère Teresa, la fermeture d'une douzaine de stations de radiodiffusion catholiques et, surtout, le blocus policier imposé à l'évêque de Matagalpa Mgr Rolando José Álvarez Lagos, qui depuis une semaine ne peut quitter son évêché pour célébrer la messe, accusé de fomenter des émeutes dans ses homélies. Dans un tweet, Mgr Alvarez a écrit : «Nous sommes dans les mains de Dieu. Nous voulons faire sa volonté et tout pour sa gloire».

 

 

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14 août 2022, 16:10