Décès d’Elizabeth II, les Églises partagent leur chagrin et gratitude

Delphine Allaire - Cité du Vatican

Le primat d’Angleterre, l’archevêque Justin Welby, a adressé ses prières au nouveau roi et à la famille royale, déclarant se joindre à la nation, au Commonwealth et au monde entier «pour pleurer le décès de feu Sa Majesté la Reine».

«Alors que nous pleurons ensemble, nous savons qu'en perdant notre Reine bien-aimée, nous avons perdu la personne dont la loyauté, le service et l'humilité inébranlables nous ont aidés à donner un sens à ce que nous sommes au cours de décennies de changements extraordinaires dans notre monde, notre nation et notre société», a affirmé l’archevêque anglican.

Une reine à la foi chrétienne très ancrée 

«Si notre chagrin est profond, notre gratitude pour l'extraordinaire dévouement de feu Sa Majesté envers le Royaume-Uni, ses royaumes et le Commonwealth l'est encore plus. En temps de guerre et d'épreuves, en saisons de bouleversements et de changements, et en moments de joie et de célébration, nous avons été soutenus par la foi de feu Sa Majesté en ce que nous sommes appelés à être», a-t-il noté, louant «son courage, sa résilience et son instinct pour faire passer les besoins des autres en premier» -autant de signes d'une foi chrétienne profondément ancrée, selon Justin Welby. L’archevêque de Cantorbéry résume en ces termes la foi de la souveraine: «En tant que disciple chrétienne fidèle, et également gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre, elle a vécu sa foi chaque jour de sa vie. Sa confiance en Dieu et son amour profond pour lui étaient à la base de la façon dont elle menait sa vie - heure par heure, jour par jour».

Elizabeth II, «lumière brillante dans l'histoire d'Angleterre»

Le chef de l’Église catholique d’Angleterre, le cardinal Vincent Nichols, a naturellement rendu hommage à Elizabeth II, confiant avoir «le cœur brisé» par sa mort.

«Même dans mon chagrin, partagé avec tant de personnes dans le monde, je suis rempli d'un immense sentiment de gratitude pour le don au monde qu'a été la vie de la reine Elizabeth II», a affirmé le président de l’épiscopat catholique britannique, assurant prier pour le repos de l'âme de Sa Majesté. «Nous le faisons avec confiance, car la foi chrétienne a marqué chaque jour de sa vie et de son activité», a-t-il relevé.

En témoigne le message de Noël du millénaire dans lequel la reine déclarait: «Pour beaucoup d'entre nous, nos croyances sont d'une importance fondamentale. Pour moi, les enseignements du Christ et ma responsabilité personnelle devant Dieu constituent le cadre dans lequel j'essaie de mener ma vie. Comme beaucoup d'entre vous, j'ai puisé dans les paroles et l'exemple du Christ un grand réconfort dans les moments difficiles».

«Notre prière est qu'elle soit maintenant accueillie dans la présence miséricordieuse de Dieu, où elle sera réunie avec son Prince Philip bien-aimé. C'est la promesse de notre foi, et notre profonde consolation. La reine Elizabeth II restera, à jamais, une lumière brillante dans notre histoire. Qu'elle repose désormais en paix», a conclu le cardinal Nichols, priant pour le nouveau roi, «qui assume ses nouvelles fonctions alors même qu'il pleure sa mère».

Prière pour la reine et cloches

Pour les fidèles anglophones, lien vers la prière pour le repos de l’âme de la reine Elizabeth telle que proposée par la conférence épiscopale catholique britannique. 

Par ailleurs, vendredi 9 septembre, les églises paroissiales, les chapelles et les cathédrales du Royaume-Uni sont encouragées à faire sonner leurs cloches et à les ouvrir pour la prière. Le Central Council of Church Bell Ringers recommande de faire sonner les cloches pendant une heure à partir de 12h00, heure de Londres.

Hommages à la reine Elisabeth II

«Le héron blanc prend son envol dans la nuit. Reine Elizabeth, chef de l'Église anglicane, servante de Dieu, adieu, retourne à notre Seigneur», l’Église de la Nouvelle-Zélande pleure la reine. Les évêques, ainsi que tous les fidèles catholiques porteront aujourd'hui le deuil d’une femme «remarquable», qui a été leur chef d'État officiel pendant sept décennies. «Elle avait la grâce, la chaleur et l'engagement à parts égales», affirment-ils dans un message rendant hommage à la reine du Royaume-Uni. Aujourd'hui, la plupart des habitants de ce pays n'ont connu aucun autre monarque que la reine Elizabeth II, assurent-ils. «Elle a été constante dans les progrès remarquables de notre pays, et a vécu une époque élisabéthaine comme nous n'en verrons peut-être plus jamais», ajoutent les évêques.

En Irlande, l’archevêque Eamon Martin attristé par la nouvelle, exprime sa sympathie au nouveau roi, aux membres de la famille royale et à tous ceux qui pleurent la perte de cette monarque «très aimé et profondément respecté», dit-il. Depuis son couronnement en 1953, la reine a fait preuve d'un immense engagement, selon le prélat, non seulement dans l'exercice de ses fonctions et responsabilités royales, mais aussi pour le bien commun au sens large.

 «Ce qui me frappe, c'est son dévouement à la foi, à la famille, à la paix et à la réconciliation», affirme t-il. Mgr Eamon Martin se souvient avoir rencontré la reine Elizabeth à Enniskillen en 2012, avant son ordination épiscopale, lorsqu'elle a pris la décision courageuse et historique de visiter l'église catholique Saint Michael. L’archevêque exprime sa reconnaissance pour son engagement à promouvoir une meilleure compréhension et de meilleures relations entre l'Église anglicane et l'Église catholique. 

Du côté du Canada, la Conférence des évêques catholiques, se souviendra toujours d'elle pour les services remarquables qu'elle a rendus à la population du pays et du Commonwealth tout entier. «Nous pleurons sa perte, avec tous ses sujets, et nous nous souvenons tout particulièrement de l'Église d'Angleterre, dont elle était le gouverneur suprême», déclarent les évêques.

Née le 21 avril 1926, la reine Elizabeth II est entrée dans ce monde au cours de l'une des périodes les plus turbulentes de l'histoire. Ayant grandi dans le chaos et la destruction de la Seconde Guerre mondiale, elle a, en tant que reine, guidé ses sujets dans l'après-guerre et au-delà, leur apportant stabilité et espoir.

Elle a visité le Canada à 22 reprises. À chaque occasion, les Canadiens ont trouvé en elle un exemple de service, de patriotisme, de respect de l'humanité et de dévotion à Dieu.