La fin de vie, une aide active à vivre pour la CEF
Xavier Sartre – Cité du Vatican
L’Église de France entend faire entendre sa voix dans le débat qui va bientôt s’ouvrir dans le pays à l’initiative du président de la République qui organise une convention citoyenne sur la fin de vie en octobre. Déjà, le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu un avis qui affirme qu’il faut développer les soins palliatifs «avant toute réforme» comme le soulignent les évêques en tout premier lieu.
Les soins palliatifs, c’est l’enjeu numéro un de ce débat selon le conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF). Reconnaissant le besoin de parler de ce douloureux sujet, «sensibles aux souffrances de personnes malades en fin de vie ou très sévèrement atteintes de pathologies graves», percevant «les détresses de leur entourage, bouleversé par leur souffrances, voire désespérée par un sentiment d’impuissance», il met en garde sur la nécessité de ne pas aborder les problèmes de manière simpliste et sous pression.
Besoin d'accompagnement des malades
Selon les évêques, tous les acteurs, des malades aux soignants, ont besoin d’être «considérés, respectés, aidés, accompagnés, non abandonnés» et ont besoin de «relation et de proximité», ce qui traduit une envie d’aide active à vivre plutôt qu’une aide active à mourir. Cela amène la Conférence à plaider en faveur des soins palliatifs, louant l’équilibre qui s’est instauré dans le pays pour éviter l’acharnement thérapeutique, équilibre plébiscité par les soignants eux-mêmes qui y voient «l’honneur de leur profession et correspond au sens de leur engagement», affirment la CEF.
Pour l’épiscopat, ces soins ont fait progresser «la solidarité et la fraternité» malgré leur inégale répartition sur le territoire, puisqu’un quart des départements français ne possèdent pas de services de soins palliatifs. Pour le CCNE, cité une nouvelle fois par la CEF, pallier ce manque est une priorité.
Un débat serein et sérieux
Quel sens y aurait-il également à promouvoir le suicide assisté quand toute la société, durant la pandémie de Covid-19, s’est engagée toute entière pour «sauver la vie ?». «Comment comprendre que, quelques mois seulement après cette grande mobilisation nationale, soit donnée l’impression que la société ne verrait pas d’autre issue à l’épreuve de la fragilité ou de la fin de vie que l’aide active à mourir ?» s’interrogent les évêques.
La CEF souhaite que le débat à venir permette d’écouter sérieusement et sereinement les soignants, les associations de malades, les accompagnants, les philosophes, les différentes traditions religieuses «pour garantir les conditions d’un authentique discernement démocratique», car «les questions posées par la fin de vie et par la mort sont cruciales pour notre société si fracturée et pour son avenir. Les réponses que nous saurons collectivement y apporter conditionnent notre capacité à promouvoir une authentique fraternité. Celle-ci ne peut se construire que dans une exigence d’humanité où chaque vie humaine est respectée, accompagnée, honorée».
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