Nicaragua: des processions catholiques interdites par la police
Myriam Sandouno avec AFP - Cité du Vatican
Dans un communiqué, l’archidiocèse de Managua a annoncé samedi 18 septembre l’interdiction des deux processions catholiques, qui devaient se tenir le 29 septembre, à l’occasion de la fête de saint Michel, et le 30 septembre pour la saint Jérôme, saint patron de la ville nicaraguayenne de Masaya située à 30km au sud-est de Managua. Les curés des paroisses de Saint-Michel-Archange et de Saint-Jérôme ont été informés par la police nationale. Les autorités du pays justifient cette décision, évoquant des raisons de «sécurité publique».
Masaya avait été en avril 2018 le théâtre de manifestations contre le gouvernement du régime de Daniel Ortega. Des milliers de manifestants étaient descendus dans la rue pour dénoncer la politique autoritaire du gouvernement. Le président du Nicaragua avait accusé l’Église catholique de complicité. À l'époque, les protestataires avaient trouvé refuge dans des églises ; la répression avait fait plus de 350 morts. Depuis, les relations entre le gouvernement Ortega et l’Église ne sont pas au beau fixe.
Le 6 mars, le nonce apostolique Mgr Waldemar Sommertag a été expulsé, et l’évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, a lui été assigné à résidence en août dernier.
Le 21 août , lors de la prière de l'angélus, le Pape François préoccuppé par la situation, avait affirmé suivre de près et avec douleur le climat qui prévaut au Nicaragua. Le Saint-Père a dit espérer qu'un dialogue sincère soit ouvert, demandant l'intercession de la Très Sainte Vierge, afin qu'elle inspire dans les coeurs une telle volonté concrète.
Solidarité des jeunes latino-américains
Au terme de sa réunion de planification à Lima, au Pérou, le 18 septembre dernier, la Pastorale des jeunes d'Amérique latine et des Caraïbes a, dans un communiqué, exprimé à l'Église en pèlerinage au Nicaragua ses «sentiments de proximité et de solidarité», en ce moment où elle subit les plus dures persécutions et répressions pour «sa fidélité à l'Évangile de la vie, de la liberté, de la justice et de la paix». Elle a également eu une pensée particulière pour Mgr Rolando Álvarez, évêque président de la Commission nationale de la pastorale des jeunes du Nicaragua, mais aussi les prêtres, les séminaristes et laïcs qui sont privés de leur liberté, exigeant leur «libération et la normalisation de leurs activités pastorales».
La Pastorale des jeunes d'Amérique latine et des Caraïbes a aussi invité «tous les jeunes à être des bâtisseurs de la civilisation de l'amour» car un jeune, selon elle, «ne doit céder au découragement, son truc c'est de rêver de grandes choses, de chercher de larges horizons, d'oser davantage, de vouloir affronter le monde».
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