Référendums d’annexion en Ukraine: «des actions arbitraires de l’occupant»
Avec agences
«Le territoire de l'Ukraine est intégré et inviolable à l'intérieur des frontières existantes, internationalement reconnues et constitutionnellement établies.», rappelle le Conseil panukrainien des Églises et des organisations religieuses dans un communiqué partagé au premier jour du «pseudo-référendum» dans les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson «sous le feu des mitrailleuses, dans des conditions d'occupation militaire, en l'absence de liberté personnelle et de respect de la dignité de la vie humaine».
Ces scrutins, organisés dans l'urgence face au succès de la contre-offensive ukrainienne lancée début septembre, suivent le schéma de l'annexion de la Crimée en 2014. En tout, ces cinq régions représentent un peu plus de 20% de la surface de l'Ukraine. Vladimir Poutine a assuré mardi que ces votes visaient à «sauver les populations» locales, Moscou justifiant son invasion en accusant Kiev de nazisme et d'orchestrer un prétendu génocide des russophones.
Pour les responsables religieux ukrainiens, il s’agit d’«actions arbitraires de l'occupant» qui constituent «une tentative illégale et violente d'annexer une partie du territoire ukrainien», et comme pour le référendum d’annexion de la Crimée d’«une violation arbitraire des normes juridiques internationales, ainsi que des engagements contractuels de la Fédération de Russie envers l'Ukraine.»
Les pays du G7 ont juré de ne «jamais reconnaître» leurs résultats, tandis que Washington a promis une réplique «sévère» par la voie de sanctions économiques supplémentairement.
Ces critiques et menaces n'ont pas stoppé Moscou, qui a organisé dans l'urgence ces scrutins sur fond de succès militaires ukrainiens, ouvrant des centaines de bureaux de vote dans les quatre territoires et en Russie pour faire voter les déplacés. Les autorités ont assuré que des résultats provisoires devraient être annoncés au plus tôt mardi soir ou dans les jours qui suivent. Le Parlement russe devra ensuite voter un texte formalisant l'intégration des quatre régions à la Russie.
Menace nucléaire répétées
Mardi 27 septembre, au dernier jour de vote, la Russie a de nouveau menacé de faire usage de l'arme nucléaire. L'ancien président et numéro deux du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a assuré que Moscou défendra ces nouveaux territoires qu'elle entend incorporer à l'issue de ces scrutins, «y compris avec les armes nucléaires stratégiques».
La veille, lors de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, le Pape dans un tweet répétait la très ferme position du Saint-Siège quant à l’arme atomique: «Je réaffirme ici que l'utilisation de l'énergie atomique à des fins de guerre est, aujourd'hui plus que jamais, un crime non seulement contre l'homme et sa dignité mais contre toute possibilité d'avenir dans notre maison commune.»
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