L’Église catholique de Russie fustige la guerre comme solution
Avec agence
La guerre en Ukraine semble avoir pris un nouveau tournant ce vendredi 30 septembre avec l’annexion officielle par la Fédération de Russie de quatre régions séparatistes ukrainiennes et avec la demande d’adhésion accélérée à l’Otan de la part de l’Ukraine. Le dialogue entre Moscou et Kiev semble toujours plus improbable et la poursuite du conflit inéluctable. Dans ce contexte sombre, accentué en Russie par une mobilisation partielle, les évêques catholiques de Russie ont fait entendre leur voix cette semaine.
Dans une déclaration, ils constatent que «la dure confrontation en Ukraine a dégénéré en un conflit militaire de grande envergure qui a déjà fait des milliers de victimes, a miné la confiance et l'unité entre les pays et les peuples, et menace l'existence du monde entier. (...) Nous voulons suivre l'enseignement de l'Église, selon l'Évangile et la Tradition de l'Église ancienne : la guerre n'a jamais été et ne sera jamais un moyen de résoudre les problèmes entre les nations ; "rien n'est perdu avec la paix, tout peut être perdu avec la guerre" (Pie XII, 1939),"» rapporte l’agence Fides.
Mgr Paolo Pezzi, archevêque métropolitain de la Mère de Dieu à Moscou, qui signe ce document, rappelle que la constitution russe protège ceux qui répudient l'usage des armes pour des raisons de conscience. Il évoque également le discours du Pape François au Kazakhstan : «Ne nous habituons pas à la guerre, ne nous résignons pas à son caractère inévitable. Allons au secours de ceux qui souffrent, et insistons pour que nous essayions réellement de parvenir à la paix. Que faut-il de plus, combien de morts faut-il attendre avant que les affrontements ne cèdent le pas au dialogue pour le bien des personnes, des peuples et de l'humanité ? La seule issue est la paix et la seule voie pour y arriver est le dialogue.»
Les évêques de Russie reconnaissent que parfois les États doivent avoir recours aux armes mais qu’ils doivent le faire «si l'action militaire vise à mettre fin au conflit le plus rapidement possible et à éviter la multiplication des victimes». Ils citent notamment l’article 5 du Catéchisme de l’Église catholique qui parle de la légitime défense. La Conférence souligne que la décision ultime de savoir si un citoyen individuel participe ou non à une guerre relève de la dimension sacrée de sa propre conscience.Elle rappelle aussi que la participation du clergé catholique à des actions de guerre est catégoriquement interdite, tant par la Tradition de l'Église des premiers siècles que par les conventions internationales en vigueur.
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