Vue sur la Vieille ville de Jérusalem. Vue sur la Vieille ville de Jérusalem. 

Les Églises de Jérusalem exhortent Londres à ne pas transférer son ambassade

Les Églises de Jérusalem ont fait part lundi 10 octobre de leurs «graves préoccupations» face à l'intention affichée du Royaume-Uni de transférer son ambassade en Israël de Tel-Aviv vers la Ville sainte disputée, à l’image des États-Unis en mai 2018.

Avec AFP

Jugeant «inacceptable» l'occupation et l'annexion par Israël de Jérusalem-Est, secteur dont les Palestiniens aspirent à faire la capitale de leur futur État, les Églises ont appelé le Royaume-Uni à «redoubler ses efforts diplomatiques» pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, plutôt qu'à transférer leur ambassade, selon un communiqué conjoint publié le lundi 10 octobre.

La Première ministre britannique Liz Truss avait indiqué le mois dernier à son homologue israélien Yaïr Lapid son intention de «revoir l'emplacement actuel de l'ambassade britannique en Israël», une déclaration saluée par Israël et fustigée par les Palestiniens.

Une telle décision emboîterait le pas au transfert controversé de l'ambassade américaine à Jérusalem en 2018, décrété par l'ex-président américain Donald Trump, une mesure d'ailleurs maintenue par son successeur Joe Biden. Pour l'ONU, le statut de Jérusalem doit faire l'objet d'un accord entre Israéliens et Palestiniens et, en attendant, les pays ne doivent pas y établir leur représentation diplomatique auprès d'Israël. «Le statu quo religieux à Jérusalem est essentiel pour préserver l'harmonie dans la Ville sainte et de bonnes relations entre les communautés religieuses à travers le monde», ont plaidé les Églises.

Lettre du cardinal Nichols

En fin de semaine dernière, le cardinal Vincent Nichols exprimait ainsi «sa vive préoccupation» dans une lettre adressée à la cheffe du gouvernement britannique. Le déménagement de l’ambassade «porterait sérieusement atteinte à toute possibilité de paix durable dans la région et à la réputation internationale du Royaume-Uni», argumentait-t-il.

L’archevêque de Westminster, principale figure de l’Église catholique d’Angleterre et du pays de Galles, s’inscrivait ainsi dans la ligne du Saint-Siège et des différents Papes. «Le Pape François et les chefs des Églises de Terre Sainte ont depuis longtemps appelé au maintien du statu quo international sur Jérusalem, en accord avec les résolutions des Nations unies en la matière. La ville doit être partagée comme un patrimoine commun et ne jamais devenir le monopole exclusif d’aucune partie», poursuivait-il dans sa lettre.

La Vieille ville de Jérusalem, située dans sa partie orientale, abrite à la fois des lieux saints du christianisme, du judaïsme et de l'islam.

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10 octobre 2022, 18:22