Méditation du 28ème dimanche du Temps ordinaire année C: Dieu parle aussi à travers les humains

Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 28ème dimanche ordinaire de l’année liturgique C. La première lecture est tirée du second livre des Rois (2 R 5, 14-17). La deuxième lecture provient de la seconde lettre de saint Paul apôtre à Timothée (2 Tm 2, 8-13). Nous lirons l’évangile selon saint Luc au chapitre 17, 11-19. Ces lectures nous invitent à percevoir la volonté de Dieu à travers les médiations humaines, à dépasser nos particularismes et à vivre dans l’action de grâces envers Dieu.

Dans la première lecture, le Général syrien Naaman obéit à la parole du prophète Elisée et va se plonger dans le Jourdain afin d’être purifié de sa lèpre. Dans l’évangile, Jésus demande aux dix lépreux d’aller se montrer aux prêtres pour attester leur guérison. Tous ces malades passent par des médiations humaines pour obtenir la guérison de Dieu. C’est de cette manière que Dieu agit envers nous. Il ne descend pas sur terre pour nous rencontrer directement.  Mais il nous confie aux personnes de chair et de sang, marquées par la fragilité humaine comme nous, pour nous transmettre ses grâces.  Souvenons-nous de la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare, dans laquelle Abraham demande au riche d’envoyer ses frères écouter Moïse et les prophètes pour se convertir, au lieu d’attendre que quelqu’un revienne de chez les morts pour les interpeller (Lc 16, 19-31). Aujourd’hui, nous avons, nous aussi, Moïse et les prophètes, dans le chef de nos pasteurs ou de nos responsables hiérarchiques dans l’Eglise, que nous devons écouter et à qui nous devons obéissance. Ne considérons pas leur humanité comme un obstacle pour nous indiquer la voie vers Dieu. Au contraire, prions pour eux et ayons foi en Dieu qui agit toujours à travers ses serviteurs.

Les lectures d’aujourd’hui nous invitent aussi à sortir de nos particularismes. En effet, alors qu’il y avait inimitié entre les juifs et les samaritains, Jésus passe outre ce fait pour briser les barrières culturelles et ethniques. Il admire la foi du lépreux samaritain qui est revenu pour rendre gloire à Dieu. Dans la première lecture, Elisée aussi accueille Naaman qui est pourtant un syrien. C’est donc une invitation pour nous à sortir de nos groupuscules culturels, politiques ou ethniques pour rencontrer et aimer toute personne créée à l’image de Dieu. Car personne ne choisit de naître en un lieu particulier, ou au sein d’une ethnie spécifique.  

Enfin, ces lectures nous invitent à toujours rendre grâces à Dieu pour les bienfaits dont il ne cesse de nous combler, comme l’a fait le lépreux samaritain qui, en Jésus, a rencontré Dieu lui-même, ainsi que Naaman qui est retourné chez lui avec de la terre d’Israël pour construire un autel en l’honneur du Dieu d’Israël. Lorsqu’on rend grâces à Dieu, on devient meilleur car on lui ressemble davantage. Comme le dit une prière eucharistique : «nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi». Ne soyons donc pas ingrats envers le Seigneur ; rendons-lui grâce en toutes circonstances, comme nous le recommande saint Paul dans 1 Thessaloniciens 5, 18.

Et c’est saint Paul qui, dans la deuxième lecture d’aujourd’hui, demande à Timothée de toujours se souvenir de Jésus Christ pour qui il endure la souffrance car dit-il, «si nous supportons l’épreuve avec lui, nous règnerons aussi avec lui». Reconnaissons donc en la personne de Jésus, Dieu lui-même qui nous regarde avec compassion et qui malgré nos péchés, est toujours bienfaisant envers nous comme pour les personnages des lectures d’aujourd’hui. Et, avec les dix lépreux de l’évangile, implorons la grâce d’être purifié de nos péchés et disons : «Jésus, maître, prends pitié de nous.» Amen.