Méditation de la solennité du Christ-Roi: faire advenir le règne de Dieu
Lectures: 2 S 5, 1-3; Ps 121 (122), 1-2, 3-4, 5-6 ; Col 1, 12-20 ; Lc 23, 35-43
Chers frères et sœurs, en ce dimanche, qui inaugure la dernière semaine de l’année liturgique, nous célébrons la solennité du Roi de l’Univers. Et la deuxième lecture de ce jour nous donne toute la mesure de cette solennité.
En effet, avec Saint Paul, nous sommes invités à rendre « grâce à Dieu le Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints (…); [et] nous a placés dans le Royaume de son Fils bien-aimé». Ainsi donc, cette solennité du Christ-Roi nous place dans la perspective de notre rédemption en Jésus-Christ, et nous rappelle que, par lui et en lui, nous sommes victorieux de toutes les forces des ténèbres. Cette solennité nous donne la garantie suprême de notre salut, obtenu par le sang de la croix du Christ, la croix par laquelle Jésus nous réconcilie de manière définitive avec Dieu, puisqu’il abolit la grande distance que le péché d’Adam avait instaurée entre les hommes et leur Créateur.
La deuxième lecture de ce dimanche rejoint ainsi l’Évangile qui est proclamé en cette solennité: c’est sur sa croix que le Christ instaure son règne; c’est donc la croix qui révèle la véritable royauté de Jésus.
L’Évangile nous dit que le Christ en croix est objet de positionnement de chaque groupe en présence. Ainsi, nous apprenons que le peuple restait là à observer, de manière passive, sans se positionner; les chefs tournaient le crucifié en dérision; les soldats se moquaient de lui et de sa royauté. Et même l’un de ses compagnons de fortune a le culot de l’injurier. Seul le bon larron, que la tradition désignera par le nom de Saint Dismas, fera le choix d’adhérer au royaume inauguré sur la croix. Il reconnait en Jésus, le juste, «celui qui n’a rien fait de mal»; il reconnait en lui le Messie qui restaure le royaume de Dieu promis au peuple d’Israël: «Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume».
La solennité du Christ-Roi de l’Univers nous engage donc à prendre position devant le règne que Jésus est venu instaurer dans le monde. En effet, si, par notre baptême, le Père nous a placés dans «le Royaume de son Fils», nous ne pouvons y demeurer que si nous nous y engageons résolument en vivant en cohérence avec notre foi. Nous sommes ainsi invités à faire comme les tribus d’Israël à l’égard de David – dont le règne préfigurait celui de Jésus-Christ –, ou comme le bon larron: choisir de nous mettre sous l’étendard de la croix pour servir le Maître de la vie. Mais, pour cela, nous devons toujours nous rappeler que cet engagement sous l’étendard de la croix nous oblige de vivre à la manière même du Christ. «Que ton règne vienne!», disons-nous dans la prière de «Notre Père». C’est à nous, les baptisés, de faire de sorte que ce règne de Dieu devienne, toujours davantage, visible là où nous sommes.
S’engager sous l’étendard de la croix signifie faire de sorte que le règne du Christ – règne de paix et règne d’amour – s’instaure chaque jour davantage dans notre monde. Certes, nous sommes conscients de notre fragilité et de notre péché. Mais nous pouvons nous engager à faire advenir ce règne, forts de la puissance de la miséricorde que nous recevons de Dieu. Car, nous le savons, comme ce fut le cas pour Saint Dismas – dont le nom signifie justement «crépuscule», «dernière minute» –, le Seigneur est capable de nous tirer de notre péché alors même que tout semblerait perdu: si, et seulement si, comme saint Dismas, nous adhérons sincèrement à son règne et nous nous laissons conduire par les valeurs de ce royaume. Alors, Jésus dira à chacun de nous: «Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis!».
Amen
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