Les médias catholiques veulent faire entendre leurs voix
Jean Charles Putzolu – Envoyé spécial à Lourdes, France
En 26 ans d’existence, les journées Saint François de Sales n’avaient jamais rassemblé autant de médias et de journalistes. Le président de la Fédération des Médias Catholiques, Jean Marie Montel, a salué cette ouverture à l’international, signe que le thème choisi pour les échanges cette année «Comment se faire entendre?», est une question que de nombreux médias catholiques se posent, où qu’ils se trouvent, sous l’assaut de la société du bruit.
Au début du XX siècle, Pie XI ne parlait pas encore de «bruit» mais des «ouvriers du mal», rappelle Jean Marie Montel. Le Pape Pie XI invitait à «veiller à la forme et à la beauté du style, relever et parer les idées de l’éclat du langage de façon à rendre la vérité attrayante au lecteur; savoir, quand une attaque s’impose, réfuter les erreurs et s’opposer à la malice des ouvriers du mal, de manière toutefois à montrer qu’on est animé d’intentions droites et qu’on agit avant tout dans un sentiment de charité».
Pour Paolo Ruffini, «Nous avons besoin de réfléchir et de prier ensemble pour ne pas nous perdre en route». Le Préfet du Dicastère pour la communication soutient que les journalistes catholiques sont des chercheurs et des témoins de vérité qui, à travers leurs récits, nourrissent l’identité de la personne. Cependant ils peuvent aussi l’empoisonner, la défigurer et la détruire.
Pourquoi se faire entendre?
Pour éviter de tomber dans ces dérives, il apparait important de répondre à une autre question que sous-entend le thème des journées: pourquoi les journalistes et médias catholiques devraient-ils se faire entendre? «Parce que nous sentons que nous avons quelque chose à dire qui est différent du bruit du monde», soutient Paolo Ruffini qui reprend le dernier message du Pape François pour la 57è journée des communications sociales, suggérant de «nous faire entendre en cherchant une autre voie, celle du cœur». Une voie simple, qui loin de ce que la société de la technologie et de l’apparence voudrait imposer, à affaire avec le fond. Et saint François de Sales, saint patron des journalistes, indiquait aussi cette voie: «bien aimer pour bien dire».
L’humilité, clé de voute du bon journalisme
Un des plus grands journalistes de ces derniers temps, le polonais Ryszard Kapuściński, a théorisé une seule règle pour bien exercer ce métier: l'empathie et l’harmonie des cœurs. «Pour faire du bon journalisme, disait-il, il faut d'abord être une bonne personne. Les mauvaises personnes ne peuvent pas être de bons journalistes. Ce n'est que si vous êtes une bonne personne que vous pouvez essayer de comprendre les autres, leurs intentions, leur foi, leurs intérêts, leurs difficultés, leurs tragédies. Et devenir immédiatement, dès le premier instant, partie intégrante de leur destin».
Pour se faire entendre, il faut donc faire preuve d’humilité, clé de voute du bon exercice du journalisme, selon François. Il faut se libérer de ses propres théorèmes, de ses propres préjugés, de son propre cœur malade, et de ses propres illusions de grandeur.
La recherche de la vérité exige cette humilité qui fait aborder la réalité et les autres avec une attitude de compréhension.
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