L'assemblée synodale des Églises d'Orient ouverte au Liban

Yamine Talal-Harissa

Les travaux de l'Assemblée synodale continentale des Églises catholiques du Moyen-Orient ont débuté le 13 février à Bethania - Harissa, au Liban. Après une prière pour les victimes du tremblement de terre qui a frappé la Syrie et la Turquie et la prière d'ouverture, le Secrétaire général du Conseil des Patriarches catholiques d'Orient et coordinateur général de l'Assemblée synodale a ouvert les travaux en revenant sur le message pastoral à des patriarches d’Orient publié en 1992 intitulé: «Présence chrétienne en Orient, témoignage et message». Une lettre qui a balisé le chemin des Églises catholiques d'Orient et résumé leur identité et leur avenir par le mot «présence».

Dans cette lettre pastorale, a expliqué le père Khalil Alwan, les pères ont longuement parlé de notre présence en Orient comme d'un appel de Dieu, qui est un témoignage et un message. Et à l'instar du Christ et de son Église, notre présence s'incarne, effective et authentique, dans la langue et le patrimoine arabes, dont nous sommes les bâtisseurs, et dans la civilisation arabe que nous avons participé à établir.

Trente ans après cette «feuille de route», Sa Sainteté le Pape François a annoncé un parcours synodal intitulé «Pour une Église synodale: communion, participation et mission». Peut-être que notre «présence» souhaitée par les patriarches ne s'inscrit pas dans cette voie synodale? a-t-il poursuivi. « Notre présence en Orient n'est-elle pas la communion qui nous unit? N'est-ce pas là une participation efficace, un véritable témoignage?. Nous rassemblons aujourd'hui sept Eglises catholiques: Coptes, Syriaques, Maronites, Melkites, Chaldéens, Arméniens et Latins. Nous sommes venus de Terre Sainte, de Jordanie, du Liban, de Syrie, d'Egypte, d'Irak et d'Arménie, pour écouter ce que l'Esprit dit aux Eglises et pour prier et réfléchir ensemble à nos préoccupations communes et partager nos aspirations futures avec une espérance qui ne déçoit pas».

La diversité du christianisme d'Orient

Nous essayons tous, selon nos énergies, de lutter contre la corruption dans la politique et l'économie, a encore souligné le coordinateur général de l'Assemblée synodale, soulignant l’aspiration des Églises orientales à pratiquer la transparence dans les institutions religieuses et sociales, et la pratique d’une citoyenneté responsable et lutter contre la pauvreté et l'ignorance.

«Nous souffrons tous de l'émigration de nos enfants, dont l'horizon d'une vie digne s'est rétréci, diminuant ainsi notre existence et notre témoignage sur la terre que le Seigneur a choisie comme sa demeure», a encore pointé le père Alwan. «Cependant, nous, les enfants de l'Église, ne sommes pas seulement unis par les préoccupations et les difficultés de la vie, mais nous sommes aussi unis par un seul baptême, une seule foi, un seul amour et une seule espérance».

Reprenant la lettre pastorale de 1992, le Secrétaire général du Conseil des Patriarches catholiques d'Orient a souligné combien les Églises orientales se distinguaient «par leur antiquité, leur riche patrimoine, la diversité de leurs expressions liturgiques, l'originalité de leur spiritualité et de leurs horizons théologiques, et la force de leur témoignage au cours des siècles, et souvent jusqu'au martyre héroïque».

Une richesse qui permet de continuer à construire pour l’avenir, à l’appel du Pape François. «La diversité est la principale caractéristique de l'église universelle et du christianisme en Orient. Cette diversité a toujours été une source d'enrichissement pour toute l'Église lorsque nous l'avons vécue dans l'unité de la foi et dans l'esprit d'amour», a conclu le père Khalil Alwan.