Le flambeau de la paix de saint Benoît en route vers Lisbonne
Michele Raviart - Cité du Vatican
«À l'heure où la guerre est revenue ravager notre Europe, que les peuples et les responsables de la politique mondiale puissent trouver dans les valeurs et le programme de vie de saint Benoît une vigoureuse impulsion pour construire un ordre moral international, fondé sur la justice et la paix». Tel est le souhait des villes italiennes de Nursie, Subiaco et Cassino, dans un message de paix pour les célébrations bénédictines de 2023, présenté au bureau de représentation du Parlement européen à Rome.
La flamme de l'espoir des jeunes
Depuis 1964, lorsque Paul VI a proclamé saint Benoît Patron de l'Europe, le flambeau "pro pace et Europa Una" a été allumé chaque année dans de nombreuses capitales européennes, y compris en 2021 en pleine pandémie de Covid-19, lorsque la lumière de saint Benoît a illuminé l'hôpital de Bergame. Après 2022 à Madrid, le flambeau, arrivera le 2 mars à Lisbonne, où seront célébrées cet été les Journées mondiales de la jeunesse. Les jeunes en effet, poursuit le message, «attisent la flamme de l'espérance d'un nouvel humanisme, à un moment où nous avons tous été mis à l'épreuve et avons réalisé combien il est important de vivre selon les valeurs de l'Évangile et de la Règle de saint Benoît».
Le programme des célébrations
Après avoir été béni par le Pape François le 9 février, ce flambeau de la paix sera allumé le 25 février dans la crypte de la basilique dédiée au saint de Nursie (Ombrie). Une fois arrivée dans la capitale portugaise, la flamme sera ensuite portée au sanctuaire marial de Fatima et à l'abbaye bénédictine de Singeverga, avant de retourner en Italie à Subiaco et à l'abbaye du Mont-Cassin, jusqu'au 21 mars, date à laquelle les célébrations prendront fin dans les trois villes bénédictines.
Une école d'amour et de communion
L'objectif des célébrations, parrainées entre autres par le Parlement européen, le ministère italien de la Culture et les ambassades d'Italie au Portugal et du Portugal en Italie, est de nous rappeler, a déclaré l'abbé Donato Agliari, administrateur apostolique du Mont-Cassin, que l'inspiration de saint Benoît n'est pas seulement un héritage du passé, mais qu'elle doit être diffusée dans l'Europe d'aujourd'hui, car elle est «une école d'amour et de communion pour un monde un peu plus pacifique, beau, vivable et simplement plus humain». De même, Mgr Mauro Meacci, prieur de l’abbaye Sainte Scholastique à Subiaco, a rappelé combien la règle de saint Benoît enseigne comment accueillir chaque personne, en l'accompagnant vers la sainteté et vers Dieu dans un parcours communautaire.
Un exemple pour l'Europe, qui doit accueillir dans un processus clair et défini, au sein d'un tissu communautaire «dont les valeurs fondatrices doivent être acceptées par tous» a souligné le religieux. «Saint Benoît a éclairé l'Italie et toute l'Europe avec sa spiritualité active et contemplative, avec sa discipline d'enracinement et d'engagement personnel au service de la communauté et du territoire. Et il continue à le faire aujourd'hui, pour ceux d'entre nous qui ressentent de plus en plus le besoin d'un phare pour éclairer leur chemin», a déclaré pour sa part le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano, qui a également rappelé comment, du Moyen-Âge à l'époque moderne, la règle de saint Benoît et ses monastères ont contribué à la naissance de l'Italie et de la civilisation européenne.
La proximité spirituelle de Benoît XVI
Les célébrations de cette année seront également les premières après la mort de Benoît XVI, qui vouait une affection particulière à l'un des fondateurs du monachisme occidental. «Cette année, nous avons voulu rendre hommage à la figure du Pape Benoît XVI en nous rendant sur sa tombe», a rappelé Luigi Maria Di Bussolo, moine à l’abbaye du Mont-Cassin et président de la Fondation Saint-Benoît. «C'est un Pape qui nous est particulièrement proche, non seulement à cause du nom qu'il a choisi, mais aussi à cause de la proximité qu'il avait déjà communiquée à nos abbayes en tant que cardinal, en les choisissant comme lieu de retraite et aussi comme lieu d'écriture de certains de ses livres et interviews».
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