Côte d'Ivoire: le père Abekan invite à être plus proches des prêtres à la retraite
Entretien réalisé par Myriam Sandouno – Cité du Vatican
La Journée mondiale de la vie consacrée, initiée par le Pape Jean-Paul II en 1997 a lieu chaque année le 2 février en la solennité de la Présentation du Seigneur au temple, placée sous le signe de l’action de grâce, avec pour objectif de mieux connaître et apprécier la vie consacrée. Saint Jean-Paul II avait souhaité qu’elle soit une journée de remerciements pour toutes les personnes, prêtres, religieux et religieuses qui ont donné toute leur vie au Seigneur.
«La vie consacrée est un signe de communion dans l’Église», affirme le père Norbert-Eric Abekan, secrétaire exécutif national de la Commission justice, paix et environnement en Côte d’Ivoire, et initiateur des “Masques blancs’’ qui consacre un service à l’accompagnement des évêques émérites et prêtres à la retraite, malades ou ayant une santé fragile. L’initiative a vu le jour en 2019 pendant la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.
Des prêtres et évêques retraités dans la solitude
À Abidjan, des prêtres et évêques à la retraite, font face à des problèmes de santé physique et morale. Le curé de la paroisse saint Jacques des Deux-Plateaux, souligne «avoir trouvé certains souvent trop seuls dans leur chambre», relevant que ces religieux malades ont besoin de soins, et pour ce faire, il faut des ressources financières pour pouvoir leur acheter des médicaments ou dépêcher sur place un médecin pour les assister.
Ces religieux qui dans leur ministère, leur service, ont rencontré beaucoup de monde dans les paroisses ou dans les institutions, sont des professeurs, des recteurs, des curés de paroisses, «aujourd’hui fatigués, malades», et vivent une certaine forme de solitude. Face à une telle situation, le père Abekan trouve opportun «de créer des conditions de rencontres d’échanges, de visites, et de dialogue». «Il ne faut pas les laisser seuls, il faut les aider, il faut créer des conditions, pour qu’ils soient ensemble», insiste-t-il, pour qu’ils puissent partager leurs expériences de jeunesse, de vie pastorale passée. L’initiateur des “Masques blancs’’, estime qu’au delà des dons qu’apportent les fidèles, ces consacrés «veulent aussi sentir la chaleur humaine et fraternelle».
«J’ai vu ce sourire, ce visage rayonnant, quand ces évêques et prêtres âgés malades, voient des laïcs, hommes comme femmes, qui viennent les saluer. C’est avec joie qu’ils nous bénissent», raconte-t-il.
«On peut être avec des confrères et se sentir seul»
«Ils sont pour la plupart dans des communautés des prêtres, mais il y a le fait que dans ces communautés dans l’archidiocèse d’Abidjan la cohabitation avec les plus jeunes, n’est pas facile», constate le père Abekan, affirmant qu’«on peut être avec des confrères et se sentir seul».
Le religieux suggère de créer des liens entre «jeunes prêtres et prêtres à la retraite». En Côte d’Ivoire, les responsables de l’Église catholique, «qui ne les ont jamais abandonnés» ont souhaité bâtir un centre de retraite, pour les vieux prêtres, avec un hôpital, une infirmerie, mais malheureusement «ce projet n’a pas abouti», déclare le père Abekan, soulignant qu’une maison de retraite a été construite pour les prêtres dans le diocèse de Bassam.
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