La phase continentale asiatique du Synode s’est terminée à Bangkok
Alessandro De Carolis - Cité du Vatican
L'Asie «est le continent le moins individualiste du monde», il est très conscient de la valeur de la «communauté», beaucoup plus que l'Europe. Mais l'Asie est aussi la terre qui compte «le plus grand nombre de spécialistes» en technologie, et le risque lié à l'excès de numérisation est celui de «l'individualisme». C'est donc là que l'Église peut et doit avoir un impact avec un témoignage de type synodal qui montre par sa nature spécifique la beauté d'une vraie vie ensemble, par opposition à certaines relations médiatisées par un écran. Le cardinal Jean Claude-Hollerich, archevêque de Luxembourg et rapporteur général de la prochaine assemblée du Synode des évêques en octobre, conclut par cet exemple son discours devant l'Assemblée synodale des Églises d'Asie qui s’est terminé le dimanche 26 février à Bangkok.
Synode, accord entre «instruments»
Le cardinal a prononcé un discours concis en trois points, en commençant par le concept de «symphonie» évoqué le premier jour des travaux. «Symphonie», a-t-il dit, «signifie que beaucoup d'instruments différents, avec des sons différents, produisent ensemble un beau son» et pour y arriver, il faut «une certaine discipline, sinon ça ne marche pas». «La conversion synodale, a-t-il poursuivi, est la manière dont nous devons accorder nos instruments au Christ, ce qui signifie mettre un peu en retrait notre ego», car «il n'y a pas de synodalité sans humilité».
La valeur du baptême
Cette humilité, a poursuivi le cardinal Hollerich, conduit par conséquent à la possibilité de «travailler ensemble» et le chemin synodal apparaît mieux pour ce qu'il est, c'est-à-dire, un chemin fait par des «baptisés», donc de toutes les confessions chrétiennes. Le cardinal a dit voir dans cet aspect un autre avantage de la synodalité: «Je sens qu'il y aura un nouveau printemps de l'œcuménisme basé sur le baptême. Parce qu'avant, nous étions très bloqués sur la communion. Et puis nous sommes restés bloqués. Avec le baptême - et dans le credo on parle de baptême, pas de communion - on redécouvre un moment d'identité qui est très important pour être chrétien». Et tout comme le Synode de Rome «commencera par la veillée de prière œcuménique à Taizé», il serait «beau - c'est le souhait - que dans chaque diocèse il y ait une prière œcuménique pour le début du Synode».
Comme des frères de la même maison
Le troisième point a été consacré par l'archevêque de Luxembourg à «un texte de la synodalité qui, a-t-il souligné, n'a jamais été compris de cette manière - la création de l'homme et de la femme». Parfois, a-t-il noté, il a été interprété «d'une manière très personnaliste: l'homme a été créé, j'ai été créé». Puis dans le sens de «l'homme et la femme - le mariage, la famille», ce qui est «très beau, très vrai»- et pourtant, a noté le cardinal Hollerich, ce même texte peut recevoir «une interprétation synodale», à savoir que «l'humanité a été créée» et «nous, en tant qu'Église, faisons partie de cette humanité et sommes appelés à la servir». Par conséquent, a-t-il résumé, «une Église synodale est une Église qui est missionnaire du Christ, qui proclame l'Évangile et sert le monde. Ce n'est pas tout, car si nous ne servons pas le monde, personne ne croira à l'annonce de l'Évangile que nous faisons». Le Pape, a conclu le cardinal, offre une grande aide avec ses encycliques Laudato si' et Fratelli tutti à la compréhension de ce que signifie «servir la création, la Terre Mère», et le faire «ensemble -Fratelli tutti- avec les autres religions».
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