Des fidèles chrétiens à la messe, à l'église catholique syriaque de Mar Tuma (Saint Thomas) dans la ville de Mossoul, au nord de l'Irak, le 30 avril 2022. Des fidèles chrétiens à la messe, à l'église catholique syriaque de Mar Tuma (Saint Thomas) dans la ville de Mossoul, au nord de l'Irak, le 30 avril 2022.  

En Irak, les chrétiens envisagent boycotter les élections

Dans une déclaration rendu publique, les évêques des Églises présentes à Mossoul et dans la plaine de Ninive, ont annoncé le possible boycott des prochaines élections par la composante chrétienne de la population irakienne, si les demandes formulées au sein de cette composante, visant à protéger les espaces de représentations politiques garantis aux candidats chrétiens au Parlement et dans les institutions politiques nationales et locales ne sont pas prises en compte.

Avec Fides - Cité du Vatican

Les évêques qui composent le "Conseil de Ninive" proposent, dans une déclaration partagée jeudi 30 mars par l'agence Fides, d'établir un registre des électeurs chrétiens habilités à voter pour attribuer les cinq sièges parlementaires réservés aux chrétiens. Selon les prélats irakiens, l'établissement d'un tel registre, «serait en pleine harmonie avec la Constitution irakienne et les déclarations de la Cour suprême concernant les procédures électorales».

L'Irak, précise le texte signé par les évêques, se distingue par sa pluralité ethnique et religieuse, qui inclut également la composante chrétienne. La loi électorale en vigueur prévoit que cinq sièges au Parlement sont réservés aux candidats appartenant aux communautés chrétiennes autochtones, de sorte que les besoins de la composante chrétienne s'expriment dans l'exercice du pouvoir législatif, rapporte l'agence Fides. 

Si «les demandes légitimes» des communautés chrétiennes locales ne sont pas prises en considération, les enfants de la composante chrétienne seront confrontés à deux choix, soulignent-ils: le premier, «demander l'annulation du quota de sièges qui leur est réservé dans la loi électorale actuelle», pour éviter que même les sièges réservés aux candidats chrétiens soient en fait occupés par des personnes qui ne représentent pas efficacement les besoins des chrétiens. 

Ils ajoutent que si la demande d'établissement d'un registre électoral spécifique est rejetée, il ne reste plus que la voie du boycott électoral.

Sièges réservés aux candidats chrétiens

En octobre 2021, la répartition et l'attribution des sièges réservés aux candidats chrétiens avaient fait l’objet de tensions après les élections législatives, selon l'Agence Fides.

L'ancien député chrétien Joseph Sliwa avait dénoncé le fait que les cinq nouveaux députés ayant remporté les sièges ne représentaient pas les chrétiens irakiens, puisque, a-t-il estimé, 90% des votes exprimés en leur faveur ne provenaient pas en réalité d'électeurs chrétiens. Réagissant à ces accusations, Evan Faeq Yakoub Jabro, ancien ministre des réfugiés et de la migration dans le gouvernement sortant dirigé par Mustafa al Kadhimi, a plutôt défendu la transparence dans le processus électoral.

Evan Faeq Yakoub Jabro avait été élu au nouveau parlement dans les rangs du "Mouvement Babylone", lors des élections de 2021. Ce Mouvement avait remporté quatre des cinq sièges réservés aux candidats chrétiens par le système électoral national.

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31 mars 2023, 13:42