Les Églises d’Europe invitent à mieux protéger les militants des droits humains

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Le 14 mars prochain, les députés européens débattront des nouvelles lignes directrices de l’Union européenne concernant la protection des défenseurs des droits de l’homme dans le monde. Dans cette optique, le secrétariat de la Comece a produit un document permettant d’aider à la réflexion sur ce thème. Un texte, précise la Comece, écrit en dialogue étroit avec les défenseurs des droits de l'homme en Amérique latine.

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, de 2015 à 2019, pas moins de 1 323 défenseurs des droits de l'homme et de l'environnement ont été tués dans au moins 64 pays, l'Amérique latine étant la région la plus touchée. «Les lignes directrices de l'UE sur les défenseurs des droits de l'homme (qui datent de 2008) constituent une bonne base pour soutenir les défenseurs des droits de l'homme dans le monde entier» note la Comece, «toutefois, à la lumière des défis actuels, il conviendrait de les mettre à jour et de combler certaines lacunes dans leur mise en œuvre, afin qu'elles deviennent un instrument plus utile et plus efficace».

Plusieurs recommandations concrètes

Les épiscopats d’Europe dressent ainsi dix recommandations pour aider aux débats. La Comece suggère par exemple que de nombreux activistes soient mieux représentés dans les lignes directrices de l'UE, à commencer par les défenseurs de l’environnement «ainsi que les femmes et les acteurs religieux». La Comece rappelle par ailleurs que «la plupart des collectes de fonds sont proposées par des ONG» en soutien aux défenseurs des droits humains et propose ainsi la création d’un fonds de ressources dédié lié aux politiques de protection des autorités publiques.

Parmi les autres propositions: «fournir un abri adéquat et une protection accrue aux défenseurs des droits de l'homme menacés, notamment en facilitant l'obtention de visas», ou encore la reconnaissance des diplômes, des qualifications et des certificats afin d’assurer une meilleure intégration des défenseurs des droits de l’homme au sein des pays de l’UE, tout comme la fourniture d’une assistance technique, linguistique et juridique adéquate aux défenseurs des droits de l'homme qui sont contraints de quitter leur pays.

Dans son document, la Comece cite enfin le Pape François et son intention de prière du mois d’avril 2021: «Les droits fondamentaux doivent être les mêmes pour tous. Dans certains pays, défendre la dignité des personnes peut conduire à l’incarcération, parfois sans jugement. Ou à la calomnie. Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement, et ce droit fondamental ne peut être nié par aucun pays».