Inde: l’Église appelle à travailler avec les migrants

Lisa Zengarini – Cité du Vatican

La conférence intitulée "La pastorale des migrants dans le contexte multiculturel de l'Inde: une voie synodale", a été l’occasion de mettre l’accent sur la nécessité pour l'Église indienne de répondre à l'appel du Pape François à accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les migrants et les réfugiés, afin qu'ils puissent vivre dans la dignité, la liberté, et qu'ils se sentent partie intégrante des communautés d'accueil.

La priorité selon la commission, devrait être donnée au sauvetage des vies et à la sauvegarde de la dignité humaine des réfugiés en s'attaquant aux fléaux croissants de l'exploitation, de la traite des êtres humains et de la servitude pour dettes, tout en mettant en œuvre des programmes d'autonomisation spécifiques visant à les rendre autosuffisants.

Travailler en réseau et impliquer les migrants

Ainsi, les quatorze secrétaires régionaux de la commission et leurs homologues diocésains élaboreront des plans en collaboration avec les migrants, et se réuniront régulièrement à l'avenir pour en discuter. Ils ont également décidé que chaque diocèse mette en place une unité pour les personnes migrantes, qui leur offrirait un minimum de services.

Dans son intervention, Mgr Victor Henry Thakur, archevêque de Raipur et président de la commission nationale pour les migrants, a exprimé son inquiétude face à l’aggravation de la situation des exilés en Inde, soulignant la nécessité d’un dialogue interreligieux pour aborder ces questions de manière collective.

Pour sa part, Mgr Peter Machado, archevêque de Bangalore, a souligné la nécessité d’impliquer tous les religieux des diocèses dans la pastorale des migrants, car ils connaissent mieux la situation sur le terrain.

Le souhait du Pape François d’une Église plus synodale au service des plus vulnérables

Le père Fabio Baggio, sous-secrétaire du dicastère du Vatican pour le développement humain intégral, a quant à lui rappelé lors de cette conférence, que le Pape François souhaitait une Église plus synodale qui tende la main aux personnes les plus vulnérables dans les périphéries.

Le missionnaire scalabrinien italien a en outre souligné la nécessité de prendre en compte les luttes des travailleurs migrants en Inde, qui subissent de plein fouet la crise post-Covid et le ralentissement économique actuel dans le pays.

Christine Nathan, présidente de la Commission internationale catholique pour les migrations, est pour sa part revenu sur la discrimination croissante à l'encontre des migrants, même dans les communautés ecclésiastiques, où ils sont souvent perçus comme des étrangers et ne sont pas accueillis chaleureusement en raison de leur couleur, de leur croyance et de leur appartenance religieuse.

Les participants ont convenu de l'importance de la mise en commun des ressources, du travail en réseau et de l'implication des migrants eux-mêmes pour rendre plus efficace l'action de l'Église en faveur des migrants en Inde.