Méditation du 2è dimanche de Carême: «celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le!»
Gn 12, 1-4a; Ps 32 (33), 4-5, 18-19, 20.22; 2 Tim 1, 8b-10 ; Mt 17, 1-9
Chers frères et sœurs, la liturgie d’aujourd’hui nous fait méditer le récit de la Transfiguration de notre Seigneur sur le Mont Thabor, selon l’évangéliste Matthieu. Après la profession de foi de Pierre, saint Matthieu nous dit que Jésus a commencé à parler ouvertement à ses disciples de ce qui va lui arriver bientôt à Jérusalem: il va beaucoup souffrir, être tué et ressusciter le troisième jour. Il leur propose ensuite le même chemin du renoncement à soi et de la souffrance comme exigence pour être son vrai disciple.
Jésus avait réalisé que ces paroles pouvaient ébranler la foi et la confiance des disciples. Ainsi, il leur offre l’occasion de vivre une expérience de réconfort et de consolation. La préface de la messe résume cette expérience en ces termes: «après avoir prédit sa mort à ses disciples, il les mena sur la montagne sainte; en présence de Moïse et du prophète Elie, il leur a manifesté sa splendeur: il nous révélait ainsi que sa passion le conduirait à la gloire de la résurrection». En effet, sur le mont Thabor, à côté de Jésus transfiguré apparurent Moïse et Elie, deux personnages de l’Ancien Testament qui symbolisent la Loi et les Prophètes que Jésus déclare être venu accomplir et non pas abolir. C’est lui le nouveau docteur de la Loi parfaite et définitive; le seul qui peut affirmer: «vous avez appris qu’il a été dit…, et moi je vous dis…».
Mais les disciples semblent n’avoir pas compris ce que Jésus veut leur révéler à travers cette expérience de sa Transfiguration. C’est pourquoi, émerveillé, Pierre, le disciple audacieux et spontané lui dit: «Seigneur il est heureux que nous soyons ici! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie». Par ces paroles, Pierre manifeste encore une réaction trop humaine devant le plan de Dieu, comme il l’avait fait après la première annonce de la Passion de Jésus. Il n’est pas encore disposé à accepter le chemin de la croix; il veut la gloire sans souffrance. Probablement, il en est de même pour les autres disciples. C’est sans doute la raison pour laquelle en descendant de la montagne, Jésus leur interdit de parler de cette expérience à personne avant sa Résurrection. Chers frères et sœurs, ne condamnons pas trop vite Pierre et ses amis. Leur combat, leur difficile cheminement de foi à la suite du Messie souffrant sont aussi les nôtres. Comme eux, il nous est parfois difficile de reconnaître la vraie identité de Jésus que nous suivons et surtout d’accepter de souffrir à cause de lui, comme le demande l’apôtre Paul à son fils Timothée, dans la deuxième lecture.
Enfin, sur la montagne de la Transfiguration, la voix céleste ordonne aux disciples d’écouter Jésus: «celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis tout mon amour; écoutez-le». Écouter Jésus parce que c’est lui qui vient porter à son accomplissement la mission de Moïse et Elie, qui ont parlé au peuple au nom de Dieu. Et bien plus, Jésus est la Parole de Dieu. Chers frères et sœurs, c’est aussi à nous aujourd’hui que Dieu commande d’écouter son Fils. L’écouter, c’est entendre ce qu’il nous dit et nous évertuer à le réaliser, comme l’avait recommandé la Vierge Marie aux servants aux noces de Cana: «Faites tout ce qu’il vous dira» (Jn 2, 5). Prions pour qu’elle nous obtienne de son Fils cette docilité à sa parole.
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