Méditation du 3è dimanche de Carême: «Jésus, le puits de notre bonheur»
Lectures: Ex 17, 3-7 Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 Rm 5, 1-2.5-8 Jn 4, 5-42
Chers frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le troisième dimanche de Carême. Et les lectures de ce jour nous posent une question: pouvons-nous toujours garder notre confiance en Dieu quand nous traversons l’épreuve de la souffrance ou les difficultés de la vie? La première lecture nous renvoie à une page de l’histoire du peuple d’Israël pendant sa traversée du désert. Le désert est un lieu aride et vide qui symbolise l’épreuve, le combat, la solitude, la souffrance. Suspendu entre l’Égypte et la terre promise, le peuple d’Israël fait l’expérience de la soif. Et pris de panique, il perd toute confiance en Dieu et se demande: «le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non?» (Ex 17, 7). L’expérience du peuple d’Israël peut nous aider à méditer sur notre propre vie et nos moments de traversée du désert. Comment nous comportons-nous quand nous avons soif de paix, de bien-être, d’amour ou d’affection? Comment nous comportons-nous quand la soif et la faim de la vie heureuse nous tenaillent? Nos épreuves deviennent-elles des occasions de récrimination contre Dieu, contre nous-mêmes et les autres?
Souvent quand nous traversons l’épreuve, nous paniquons et nous oublions bien vite les bienfaits dont nous avons bénéficié. Dans nos difficultés, nous avons souvent du mal à nous abandonner en toute confiance. Nous doutons et nous crions à l’abandon: Dieu m’a abandonné. Mais le Seigneur n’a jamais cessé d’être avec nous et de nous aimer. C’est pourquoi dans la deuxième lecture, saint Paul nous invite à garder la foi, car l’espérance ne déçoit pas (Rm 5, 5).
L’évangile de ce dimanche nous donne de méditer sur une des plus belles scènes où Dieu se révèle comme source d’eau vive. Au-delà des jeux de langage, la scène de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine nous permet de réfléchir sur nos soifs et nos faims. De quoi avons-nous réellement soif? Qu’est-ce qui manque à notre bonheur? Qu’est-ce qui fait que nous n’avons pas encore la paix du cœur et la joie de vivre? Pour apaiser nos soifs, il nous arrive de nous précipiter vers des eaux qui nous laissent toujours assoiffés. Selon une règle de discernement de saint Ignace, il est recommandé d’éviter ce qui procure une paix ou une joie éphémère. Car, les sources d’eaux éphémères nous laissent toujours vides et insatiables. Une paix ou une joie qui ne durent pas est une œuvre du mauvais esprit. Par contre, ce qui vient du bon esprit dure. Et c’est ce que Jésus vient nous offrir.
L’évangile de ce dimanche nous interpelle, car, la Samaritaine qui vient puiser symbolise notre humanité blessée ou en quête sans cesse de satisfaire sa soif. Cet évangile nous appelle à découvrir notre véritable soif et nos désirs profonds. Où en sommes-nous dans notre vie? Où cherchons-nous notre paix et notre bonheur? Jésus a perçu la soif de bonheur de la femme que n’apaisent pas les amours de passage. Aujourd’hui, nous sommes comme cette Samaritaine qui rencontre Jésus auprès du puits où nous allons chercher l’eau qui nous laisse toujours sur notre soif. Jésus nous tend la main pour nous révéler que malgré nos expériences douloureuses, malgré nos solitudes et nos déserts, notre vie n’est pas un échec. Jésus nous rejoint au cœur de nos vies mêmes les plus compliquées pour nous dire: «si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: donne-moi à boire» (Jn 4, 10). Jésus a soif de notre salut. En ce dimanche, il nous demande de l’accueillir de nouveau dans notre vie pour qu’il soit pour nous source d’eau vive. Quand nous acceptons de le rencontrer réellement à travers la méditation des Écritures et l’Eucharistie, tout change dans notre vie. Et nous pouvons ainsi devenir porteurs d’Évangile pour nos frères et sœurs. Comme la Samaritaine, acceptons le Christ dans nos vies pour qu’Il devienne le puits de notre bonheur. Amen!
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