République tchèque: des religieuses transforment une ferme en monastère
Sœur Marie, OCD
La communauté du Carmel Saint-Joseph de Prague en République tchèque, a été fondée au XVIIe siècle par Maria Eletta de Jésus, originaire de Terni et fondatrice des monastères de Vienne, Graz et Prague.
En 2005, les religieuses décident de chercher un lieu de vie plus approprié à leur charisme. En effet, elles n’avaient qu'un tout petit jardin dans leur monastère près du château de Prague, le bâtiment n'ayant pas été conçu à l'origine pour des moniales cloîtrées, et le bruit ne cessait d'augmenter dans cette zone, raconte sœur Marie.
Ainsi, en 2018, elles achètent une vieille ferme à Drasty, un village près de Prague, déménagent au début de l’année 2020, et donnent leur monastère de Prague aux carmélites déchaussées. «C'est ainsi qu'a commencé la construction d'un nouveau centre spirituel à Drasty, qui nous servira en partie de monastère et sera en partie ouvert au public», dit la religieuse.
Tout commence à Drasty
La ferme confisquée à l'Église sous le régime communiste, n'a été restituée que 25 ans après la «Révolution de velours», fait savoir soeur Marie. Elle tombait en ruine et beaucoup pensaient qu'elle ne pouvait plus être restaurée. «C'était comme si quelqu'un avait décidé de transformer ce qui avait été une ferme en un grand dépotoir, sur lequel une végétation spontanée a ensuite poussé», déclare-t-elle.
Après avoir obtenu une dérogation du cloître papal pour la durée du projet, à partir de 2018 - par souci d'économie – «nous avons commencé à nous rendre à Drasty pour effectuer les premiers travaux. Au début, nous étions seuls, mais ensuite saint Joseph, à qui nous nous en remettons toujours quotidiennement, a commencé à nous envoyer de nombreux et généreux auxiliaires», confie sœur Marie.
Des années de travail intense
Après des années passées dans un environnement très fermé, sœur Marie affirme que c'est avec beaucoup d'enthousiasme que les religieuses ont repris le travail à l'extérieur. Avec le recul, «nous reconnaissons avoir été fortifiées miraculeusement par Dieu». Au cours des premiers mois, leur principale activité consistait à collecter les déchets et à les charger dans des conteneurs. Ensuite, «nous avons éliminé les mauvaises herbes et les parasites: les débroussailleuses et les tronçonneuses étaient des équipements essentiels. Pendant cette période, certaines sœurs ont même appris à conduire un tracteur ou une pelleteuse», raconte-t-elle.
En quarante jours, après tous les travaux préparatoires, les religieuses soulignent avoir pu effectuer le déménagement de Prague avec l'aide de Dieu et de personnes généreuses. «Ce furent des jours de grands efforts, épuisants, mais qui nous ont unis et enrichis», affirme sœur Marie.
Transformation des lieux
La ferme «continue de se transformer sous nos yeux», poursuit-elle. Après l'intervention d'une entreprise de construction, cette ferme «délabrée» est redevenue «un monument culturel». Elle s'appelle maintenant la «Maison de la Visitation», dit sœur Marie, signifiant qu’elle devrait accueillir des hôtes à l'avenir: «elle nous permettra d'offrir des séjours à des individus, des familles et des groupes, tant pour le repos que pour divers programmes spirituels. Pour l'instant, nous, les moniales, y vivrons, au moins jusqu'à l'achèvement des structures indispensables du nouveau monastère», déclare-t-elle. Après une longue recherche d'un maître d'œuvre, la construction du monastère a débuté à l'automne 2021. Le bâtiment sera doté d’une chapelle dédiée à Sainte-Thérèse accessible au public.
La vie à Drasty
Drasty est devenue «notre maison, le lieu où nous pouvons vivre d'une manière beaucoup plus naturelle, en contact avec la nature et dans une nouvelle intimité avec le Dieu Créateur», dont «nous avons expérimenté l'aide et la protection de manière presque tangible», affirme sœur Marie. Lorsque le monastère sera achevé, ajoute-t-elle, l'environnement sera encore plus propice à la prière, conduisant à la plénitude de la vie avec Dieu, «mais nous ressentons déjà fortement Sa présence, et beaucoup d'autres aussi», note la sœur carmélite. Les personnes de tous horizons «qui viennent déjà chez nous, utilisant le peu d'espace que nous pouvons leur offrir pour le moment, nous font souvent part de la paix et de la joie qu'elles ressentent ici». Les religieuses de la communauté "Carmel Saint-Joseph" de Prague espèrent qu'un jour, Drasty puisse rayonner la vie, dans tout l'air ambiant.
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