Cameroun: l’épiscopat appelle au respect de la vie humaine
Marie José Muando Buabualo – Cité du Vatican et Paule Valérie Mendogo - Edea
Réunis à Mvolyé, à Yaoundé, du 16 au 22 avril, les évêques du Cameroun examinent les travaux des 14 commissions de la Conférence épiscopale nationale. À l’ouverture des travaux, ils ont échangé avec la presse sur les sujets pertinents qui touchent la vie chrétienne et sociopolitique du pays. Cette 48ème Assemblée plénière de l’épiscopat camerounais se tient dans un contexte social marqué par une série d’assassinats «non élucidés». Bien qu’il note une certaine amélioration de la situation sociopolitique au Nord-ouest et au Sud-ouest, le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Andrew Nkea, interpelle les camerounais sur les bienfaits qu’ils tireront à conformer leur vie au 5ème commandement de Dieu: «Tu ne tueras point».
Respecter la sacralité de la vie, de la naissance jusqu’à la mort
Au début des travaux, Mgr Sosthène Léopold Bayemi, évêque d’Obala et responsable de la Commission épiscopale nationale pour la communication catholique au Cameroun, a souligné devant la presse que «l’Église tient à la sacralité de la vie, de la naissance jusqu’à la mort». Il a rappelé que l’Eglise a toujours appelé au respect de la vie et qu’elle a toujours «décrié et réclamé que justice soit faite». Mgr Bayemi a évoqué certains assassinats qui ont éploré la nation camerounaise, dont le meurtre du journaliste Martinez Zogo, assassiné en janvier 2023. Il a aussi précisé que le premier journaliste camerounais tué était un prêtre, l’Abbé Joseph Mbassi, qui était le directeur de l’Effort Camerounais.
L’évêque d’Obala en appelé à la responsabilité de l’Etat, indiquant qu’il revient aux pouvoirs publics de mener avec diligence des enquêtes sur les cas de violation de la vie. Il a noté que «depuis un certain temps, il y a beaucoup de meurtres qui ne sont pas élucidés». Il a, en outre, fait référence à d’autres cas de crimes qui ont touché l’Eglise du Cameroun, comme les assassinats de: Mgr Yves Plumey, l’Abbé Joseph Mbassi, l’Abbé Joseph Yamb, le Père Engelberg Mveng, Mgr Jean-Marie Benoît Balla.
La conséquence des solutions cosmétiques apportées à des problèmes cruciaux
L’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, a estimé que la recrudescence des atteintes à la vie est le résultat de solutions cosmétiques apportées à des problèmes cruciaux. Il appelle à «résoudre les problèmes en a détruisant les racines», sans se limiter aux seuls symptômes. Les évêques prient les gouvernants «de faire quelque chose de concret pour qu’il y ait moins de misère et que les droits de la personne humaine soient respectés, a déclaré Mgr Kleda.
Des résultats encourageants du processus de paix dans les régions anglophones du pays
Dans son discours d’ouverture des travaux, le président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Andrew Nkea, a exposé la situation sociale au Cameroun, fait des recommandations pour une paix durable entre les Camerounais, et parlé des résultats encourageants concernant le processus de paix engagé dans les régions anglophones du pays.
Il a encouragé à prier pour la paix au Cameroun et dans le monde. «Le Cameroun a besoin de prières. Le monde entier a besoin de prières. C’est très important de reconnaitre qu’avec la force, on ne peut jamais arriver à la paix. Mais avec la prière et l’amour, on peut arriver à la paix». L’archevêque de Bamenda a noté l’amélioration de la situation sociopolitique au Nord-ouest et au Sud-ouest du pays. Il a exprimé sa joie de voir que beaucoup d’enfants vont à l’école par exemple. Durant leur Assemblée, les évêques camerounais vont aussi voir comment ils peuvent continuer à aider le pays à retrouver la paix durable, a-t-il déclaré.
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