Méditation de la Vigile pascale: Dieu fait de nos tombeaux des lieux de résurrection
Lectures: Gn 1, 1 – 2,2; Gn 22, 1-18; Ex 14, 15 – 15, 1a; Is 54, 5-14; Is 55, 1-11; Ba 3, 9-15.32 – 4, 4; Ez 36, 16-17a.18-28; Rm 6, 3b-11; Mt 28, 1-10
Chers frères et sœurs, le soir du samedi saint, nous célébrons la veillée pascale. Cette célébration qui commence par la bénédiction du feu et la liturgie de la lumière, symbolise pour nous le passage des ténèbres à la lumière, la victoire du Christ sur la mort. La veillée pascale clôt le Triduum pascal et ouvre à la fête de Pâques. La Pâques constitue le centre de notre foi. Voilà pourquoi, en cette nuit du samedi saint, nous nous retrouvons comme famille pour faire mémoire de l’histoire du salut.
L’histoire du salut commence avec la création. Dieu se révèle à nous comme créateur. En contemplant la création et la merveille que nous sommes, nous ne pouvons pas manquer de redire comme le psalmiste: «à voir le ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce qu’un homme pour que tu penses à lui…O Seigneur, notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre» (Ps 8, 4-5.10). Mais cette création, cette belle créature que nous sommes a été entaché par le mal et le péché. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir les catastrophes naturelles, les maladies, le mal physique et moral, la méchanceté des hommes et des femmes. La belle création de Dieu a été souillée et le mal est devenu une partie de notre être qu’il devient difficile d’extirper. Mais l’histoire d’Abraham et du peuple d’Israël constituent pour nous le témoignage de l’amour de Dieu qui ne peut abandonner sa création et ses créatures. À travers la foi d’Abraham et les œuvres de Moïse se révèlent les merveilles de Dieu pour son peuple. En cette nuit pascale, nous sommes appelés à faire mémoire des merveilles du Seigneur dans notre vie et dans notre histoire. Malgré nos péchés et nos récriminations, Dieu ne nous abandonne pas. Il nous arrive de traverser le désert comme le peuple d’Israël. Mais le Seigneur nous montre toujours sa bonté et sa miséricorde en nous faisant traverser nos «mers rouges» à pied sec.
Chers frères et sœurs, la Pâques est un passage. Le passage de la mort à la vie, de l’obscurité à la lumière, de la tristesse à la joie, de l’inquiétude à la sérénité, de la croix à l’alléluia. Dans l’évangile de ce soir, nous pouvons lire encore dans les yeux des femmes qui sont allées au tombeau, le drame de la souffrance et la tragédie qu’elles ont vécue. Et à cela, s’ajoutait la peur de l’avenir. Voilà des mémoires blessées, des espérances étouffées, des rêves brisées. Au moment où commençait à poindre le premier jour de la semaine, l’heure était encore sombre pour elles. Mais elles ne s’étaient pas laissées paralyser par la situation qu’elles traversaient. Elles n’avaient pas laissé les forces obscures du découragement envahir leur cœur. Elles ont gardé foi et espérance malgré leur souffrance.
Chers frères et sœurs, pendant nos moments de tristesse, combien de personnes refusent-elles de se laisser envahir par les forces obscures du découragement et du pessimisme ? Combien de personnes font-elles l’expérience de ces femmes en gardant la foi et en semant des germes d’espérance à travers de petits gestes d’attention, d’affection, de sourire et de prière ?
En cette nuit de Pâques, nous sommes appelés à entendre pour nous les paroles de l’ange: «soyez sans crainte». Et Jésus nous le répète, «soyez sans crainte». Quel que soit ce que nous traversons en ce moment, Jésus vient à notre rencontre pour nous exprimer la certitude que Dieu sait faire de nos tombeaux des lieux de résurrection. Que le Ressuscité nous accorde la grâce de le rencontrer réellement et de faire une réelle expérience de la paix du cœur et de la joie de vivre. C’est là le fruit de la résurrection.
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