Méditation du dimanche de Pâques: en Jésus, la vie a vaincu la mort
Lectures: Ac 10, 34a.37-43 Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23 Col 3, 1-4 ou 5, 5b-8 Jn 20, 1-9 ou Lc 24, 13-35
Joyeuses Pâques! Aujourd’hui, nous célébrons la résurrection, c’est-à-dire la victoire de Jésus sur la mort et l’appel à laisser la vie du Ressuscité transformer, dès maintenant, nos existences.
Pâques est une victoire sur la mort. Pourtant, la mort rôde dans notre monde. Nous sommes bien informés des désastres naturels qui emportent des vies innocentes, nous sommes parfois emportés dans des guerres suscitées par des acteurs politiques avides de pillages, nous sommes, parfois aussi, pris dans des violences collectives attisées par des fanatismes ethniques ou religieux. Certains jours, nous éprouvons notre vulnérabilité devant la maladie ou, tout simplement, devant le vieillissement. La mort semble travailler, en nous et autour de nous. Or, nous disons de la fête de Pâques qu’elle est un passage de la mort à la vie. Quelle est donc cette vie que nous célébrons aujourd’hui ?
Dans les Evangiles, les récits de résurrection nous mettent en présence de disciples bouleversés par ce qui leur arrive. Le troisième jour après la mort de Jésus en croix, ils courent vers le tombeau où avait été déposé son corps … et ils trouvent un sépulcre vide. Certains rencontrent un inconnu, et ce n’est que lorsque celui-ci les interpelle par leur nom ou rompt le pain devant eux, qu’ils découvrent que ce personnage étrange, eh bien c’est Jésus! Jésus, ils devraient pourtant le reconnaître tout de suite, car ils ont vécu avec lui! S’il n’en va pas ainsi, c’est donc que le Ressuscité n’a pas les traits familiers du Jésus qu’ils avaient fréquenté. Le Ressuscité ne se présente pas à eux comme un être humain réanimé, mais comme un personnage énigmatique qui les fait passer au-delà de la radicale épreuve de la mort. Lorsqu’arrive le moment où leurs yeux reconnaissent le Ressuscité en cet homme qui les a rejoints sur leurs propres routes, tous veulent que cette expérience se prolonge. Ils désirent que Jésus ressuscité reste avec eux, qu’il se tienne à portée de leur main; ils veulent le posséder… mais le Ressuscité échappe à leurs yeux. Il les renvoie dans leurs propres villages jusqu’au jour où il les appellera à être témoins de ces bouleversantes rencontres avec lui.
Pendant longtemps, les disciples accueillaient l’enseignement d’un maître et ils se montraient disposés à diffuser cet enseignement. Ils devront désormais introduire ceux auxquels ils seront envoyés à l’expérience de la résurrection. En reconnaissant Jésus en l’inconnu qui les avait rejoints dans leur deuil, ils ont vécu quelque chose qu’ils n’osaient imaginer: en Jésus, la vie a vaincu la mort. Mais il ne s’agit pas de la vie réduite à leurs propres représentations … il s’agit d’une vie plus large et grande – et en définitive plus surprenante: la vie telle que Dieu l’offre à tout être humain… une vie nouvelle. Nous comprenons alors que l’apôtre Paul souligne la radicalité de ce changement de perspective: Paul parle d’une vie plongée dans la mort et la résurrection de Jésus. Ecoutons ce qu’il dit aux Colossiens: «Vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu». Ecoutons aussi ce qu’il dit aux Corinthiens: «Purifiez-vous des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté». Pâques n’est donc pas la résurrection du seul Jésus, mais la résurrection de chacun et chacune d’entre nous appelés à entrer, dès à présent, dans une vie nouvelle. La résurrection de Jésus nous fait vivre, dès aujourd’hui, de cette vie nouvelle sur laquelle la mort physique (qui arrivera à chacun et chacune d’entre nous) n’aura pas prise.
Que le Seigneur nous fasse participer, en ce jour, à la joie de la Résurrection de Jésus, Premier-Né d’entre les morts! Il est vraiment ressuscité!
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