Mgr Gallagher: la solidarité est une voie privilégiée vers la paix
Antonella Palermo - Cité du Vatican
Encadré par deux citations du poète métaphysique anglais John Donne, le discours prononcé par Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les relations avec les États et les organisations internationales, au GLOBSEC de Bratislava, a insisté sur le fait que «seule la solidarité peut apporter une paix durable».
Nous sommes tous interconnectés, proches de ceux qui vivent dans la guerre
Le prélat a commencé par exprimer sa proximité spirituelle avec toutes les personnes touchées par le conflit en Ukraine et dans d'autres zones de guerre dans le monde. Il a mentionné en particulier la Somalie, l'Afghanistan, la République démocratique du Congo et le Yémen qui sont les cinq pays les plus touchés par les crises résultant des conflits armés, du changement climatique et des bouleversements économiques qui figurent sur la liste de surveillance des urgences de cette année. Il a renforcé considérablement la notion que les êtres humains sont tous interconnectés et que chaque petite partie du tout est cruciale pour la survie et l'harmonie du système dans son ensemble.
La solidarité est un sentiment d'appartenance à la famille humaine
La solidarité est «un véritable sentiment d'appartenance à cette grande famille humaine, dont le bien-être général dépend du bien-être de chacun d'entre nous dans tous les coins du monde», a souligné le secrétaire d'État. C'est l'empathie qui découle de cette conscience: ressentir profondément et passionnément en nous ce que les autres ressentent et vivent; partager l'engagement et la responsabilité dans la promotion et la poursuite du bien commun; se soutenir et s'entraider pour atteindre ce bien supérieur qui ne peut être réalisé par un seul individu; reconnaître, comprendre et respecter les différences entre les peuples; s'identifier aux autres, être conscient de leurs besoins afin de leur venir en aide. Nous ne devrions faire aucune distinction de statut social, de religion, de race ethnique, a ajouté Mgr Gallagher, car les autres «sont nos semblables, avec lesquels nous partageons la même dignité humaine».
Les systèmes fondés sur l'égoïsme ne sont pas viables
Le prélat a prévenu que «le contact entre les individus crée la consternation», parce qu'il est perçu comme une limitation de la liberté de chacun. Ainsi, aujourd'hui encore, a-t-il expliqué, c'est le désir de compétition qui prévaut, le principe de la domination du plus fort. Dans les systèmes où ces dynamiques triomphent, «au lieu de dialogues, il faut des médiations arbitrales»; car «l'exercice des droits prend la forme de la tolérance et de l'intolérance; et la paix n'est plus perçue comme un état d'harmonie, mais plutôt comme l'absence de conflit». En conséquence, a poursuivi le prélat, une myriade de règles et de règlements doivent être établis, que ce soit au niveau local, national ou international, pour garantir à chacun, à chaque groupe et à chaque nation le «droit à l'épanouissement». Ces systèmes fondés sur l'égoïsme ne sont pas viables, a affirmé Mgr Gallagher, qui rappelle l'invocation pour la paix et la justice faite par le Pape Jean XXIII en 1963, au plus fort de la guerre froide, ainsi que les 26 fois où le mot «solidarité» apparaît dans Fratelli Tutti du Pape François. Une solidarité qui, comme l'indique le discours de Mgr. Gallagher, est une vertu à promouvoir à tous les niveaux par les parents, les enseignants et les communicateurs.
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