Méditation du dimanche de l’Ascension: «Allez! De toutes les nations faites des disciples»

Textes: Ac 1, 1-11; Ps 46 (47), 2-3, 6-7, 8-9; Ep 1, 17-23; Mt 28, 16-20

Chers Frères et Sœurs, aujourd’hui, nous célébrons la solennité de l’Ascension du Seigneur. Des lectures de la messe de ce dimanche, nous pouvons retenir deux enseignements essentiels. Il s’agit d’abord du mystère de Jésus, Fils de Dieu qui, ayant pris notre chair, retourne au Ciel auprès de son Père d’où il nous enverra le Saint-Esprit. Il y a, ensuite, le sens de ce temps inauguré par cette ascension au Ciel du Christ-Ressuscité, le temps du témoignage.

Si c’est à l’auteur des Actes des apôtres, dans la première lecture de ce dimanche, que nous devons le récit de l’ascension, de l’élévation de Jésus au Ciel, c’est dans la deuxième lecture que nous en saisissons tout le sens. En effet, dans l’épître de ce jour, saint Paul affirme que le Père, après avoir tiré de la mort son Fils unique, «l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux», l’établissant au-dessus de tout. C’est pourquoi le même saint Paul peut nous inviter à l’espérance à laquelle ouvre ce mystère de Jésus-Christ qui, ayant pris chair, vit désormais à la droite de Dieu le Père. Puisque c’est pour l’éternité que le Christ a pris notre chair, nous pouvons nous réjouir de savoir que, par son ascension auprès du Père, c’est notre humanité qui a rejoint la vie divine. L’ascension du Christ nous ouvre ainsi à «la gloire sans prix de l’héritage» que nous, qui avons été rachetés par le sang de sa croix, partageons avec Christ, car devenus l’objet d’une «puissance incomparable» que sa résurrection a rendu manifeste. De fait, nous participons, désormais, à la «même énergie, à la force, à la vigueur» que Dieu «a mises en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts». Autant dire que l’ascension du Christ nous donne toute la mesure de notre valeur comme baptisé, comme fils dans le Fils unique.

Au même moment, l’Ascension du Christ ouvre le temps du témoignage. La première lecture insiste sur le fait que le Christ qui est élevé au Ciel se soustrait des yeux de ses apôtres. Après les multiples manifestations du Christ-Ressuscité aux siens, ces derniers doivent maintenant accepter de ne plus le voir physiquement. Non pas qu’ils les laissent orphelins ou en désarroi. C’est pour qu’ils fassent maintenant l’expérience de leur adoption comme fils de Dieu: en se séparant de ses disciples, le Christ leur remet le pouvoir qu’il a reçu de son Père, pouvoir de faire de tous ceux qu’ils rencontreront des disciples. Voilà pourquoi il leur dit: «Tout pouvoir m’a été donné au Ciel et sur la terre. Allez! De toutes les nations faites des disciples: baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde».

C’est dans cette longue lignée des disciples que nous sommes invités à nous insérer, nous qui venons de faire l’expérience du Christ-Ressuscité durant ce temps de Pâques. À notre tour, nous sommes aussi conviés à entrer dans le temps du témoignage, en faisant des disciples autour de nous: en amenant les autres, de par notre vie, à vivre selon le commandement d’amour que le Christ nous a légué. Car être disciple du Christ, c’est se sentir lié à lui par un lien spirituel très fort, au point qu’il devienne le centre de notre vie et de tout ce que nous faisons.

Demandons donc au Christ, en ce dimanche de l’Ascension, la grâce d’être intimement lié à lui pour que toute notre vie devienne témoignage de sa présence et de sa puissance salvifique pour les personnes qu’il met sur nos chemins.

AMEN!