Portugal: l'Église regrette la légalisation de l'euthanasie
Myriam Sandouno - Cité du Vatican
Les évêques portugais «regrettent profondément» dans leur déclaration, cette décision de légaliser l'euthanasie et le suicide assisté dans le pays. «La mort est désormais présentée comme une solution à la douleur et à la souffrance, au lieu d'une promotion des soins palliatifs humanisants jusqu'à la fin naturelle de la vie», déplorent-ils, soulignant qu’avec la dépénalisation de l'euthanasie, «la vie humaine n'est plus protégée et subit une grave atteinte à sa valeur et à sa dignité».
«Comme nous l'avons réaffirmé à plusieurs reprises tout au long du processus législatif qui vient de s'achever, la légalisation de l'euthanasie rompt le principe fondamental de l'inviolabilité de la vie humaine et ouvre des portes dangereuses à l'élargissement des situations dans lesquelles la mort assistée peut être demandée», déclare la Conférence épiscopale portugaise.
La tristesse du Pape François
Elle évoque également dans la missive, la tristesse du Pape François exprimée le 13 mai dernier, au sujet de la légalisation de l’euthanasie au Portugal: «Aujourd'hui je suis très triste, parce que dans le pays où la Vierge est apparue, une loi a été votée pour tuer. Un pas de plus dans la longue liste des pays qui pratiquent l'euthanasie», a déclaré François, attendu début août au Portugal pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).
L’euthanasie, «un recul de la civilisation»
La CEP réitère dans sa note, son appel aux familles et aux professionnels de la santé à ne pas avoir recours à l’euthanasie et à rejeter «catégoriquement les possibilités ouvertes» par sa légalisation. Elle réclame que soit «toujours respectée» la volonté des médecins, «objecteurs de conscience». L’Église du Portugal espère que cette «loi puisse être abrogée», car la dépénalisation de l'euthanasie entraîne selon elle «un net recul de civilisation».
Entrée en vigueur de la loi
La loi dépénalisant l'euthanasie votée la semaine dernière par le Parlement, grâce aux voix de la majorité socialiste, a été promulguée mardi soir par le chef de l'État portugais, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa. Elle prévoit que l'euthanasie ne soit autorisée que dans les cas où «le suicide médicalement assisté est impossible en raison d'une incapacité physique du patient». Elle pourrait entrer en vigueur à l'automne prochain, selon les prévisions citées par la presse locale.
Avec agences
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