France: Mgr Colomb demande sa mise en retrait du diocèse de La Rochelle
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican (article mis à jour le 15 juin 2023 à 10h20)
Mgr Georges Colomb, évêque du diocèse de La Rochelle depuis mai 2016, a demandé au Saint-Siège de pouvoir se retirer de sa responsabilité pastorale. Il compte ainsi préparer sa défense. «Je suis stupéfait de ces allégations, que je démens totalement», écrit-il dans un communiqué paru mardi 13 juin. «Je répondrai bien sûr aux autorités judiciaires dès qu’elles souhaiteront m’entendre», assure-t-il. «La parole des plaignants doit être entendue; les droits de la défense, respectés», souligne de son côté Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, dans une déclaration. Un appel au respect de la présomption d’innocence: «Il appartient désormais aux enquêtes de faire toute la vérité», insiste-t-il.
L’évêque de La Rochelle et l’évêque auxiliaire de Strasbourg nient catégoriquement les faits décrits dans ces articles parus dans Famille Chrétienne et La Vie. Le premier est accusé d’agressions sexuelles en 2013, lorsqu’il était supérieur des Missions étrangères de Paris, le second, son successeur à cette charge, de ne pas avoir dénoncé les faits.
Une vaste enquête a déjà été annoncée par les MEP en mai dernier, pour faire la lumière sur plusieurs cas présumés de violence sexuelle en son sein, et sur la gestion de ces affaires.
Dans un communiqué publié le jeudi 15 juin, la CORREF estime qu'il appartient «à l’ensemble des enquêtes diligentées par les autorités judiciaires ou ecclésiastiques de mener à bien leur recherche et d’en rendre compte en toute clarté. Il convient également de protéger ceux qui prennent et ont pris douloureusement la parole, comme de respecter ceux qui sont mis en cause», note soeur Véronique Margron, sa présidente. Celle-ci fait également part de son désarroi: «Nos intelligences sont-elles si bornées ? Nos cœurs si lents à entendre et croire enfin la parole de qui vient se confier souvent en tremblant ? Notre courage si défaillant ?», s'interroge-t-elle. Elle souhaite que les mesures validées par la Conférence des religieux et religieuses de France en avril dernier pour lutter contre les abus soient appliquées sans tarder. «Victimes et témoins d’hier et d’aujourd’hui nous jugerons sur nos actes», conclut-elle.
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