Crise au Niger: les évêques ghanéens s’opposent à une solution armée
Albertine Solohery - Cité du Vatican, avec Fides
«Non à une intervention militaire sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao)», peut-on lire dans la déclaration de la Conférence épiscopale du Ghana (GCBC), publiée mercredi 24 août et signée par son président, Mgr Matthew Kwasi Gyamfi, évêque de Sunyani. Les évêques affirment que cette idée «ne devrait pas même être envisagée».
Ne pas faire du Niger un théâtre de guerre
La Conférence épiscopale du Ghana souligne que «le Mali et le Burkina Faso ont déjà envoyé des avions de guerre au Niger en réponse à une éventuelle intervention militaire de la Cédéao». Ces deux pays, dirigés par des juntes putschistes, ont en effet déclaré que toute action militaire contre les putschistes de Niamey serait considérée comme une déclaration de guerre à leur égard. Selon l’épiscopat ghanéen, le Burkina Faso a menacé de se retirer de la Cédéao si celle-ci intervenait militairement au Niger.
«La voie diplomatique doit être poursuivie»
Les membres de la GCBC réitèrent le message des membres de la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest, appelant «les dirigeants de la Cédéao à faire preuve de retenue dans l'usage de la force pour restaurer le régime constitutionnel au Niger». Selon eux, toute intervention militaire contre les auteurs du coup d’état au Niger exacerberait la «situation déjà précaire de ce pays où les civils tels que les femmes, les enfants, les personnes âgées, les faibles et les vulnérables de la société subissent le poids de cette situation chaotique». Pour les évêques du Ghana, la Cédéao et ses dirigeants doivent poursuivre les voies de la diplomatie dans la gestion de la situation. Ils ajoutent que cela «nécessitera d’autres engagements avec les leaders du coup d’état pour discuter d’une feuille de route concrète pour gérer cette situation». La GCBC est convaincue que «cette approche permettra à toutes les parties et aux médiateurs de trouver rapidement des solutions durables à la situation au Niger».
Appel aux gouvernants de l’Afrique de l’Ouest
Les évêques ghanéens déplorent que, depuis trois ans, la sous-région ouest-africaine est «en proie à une série de coups d’état après des années de tentatives d’approfondissements de la gouvernance démocratique sur le continent». Ils exhortent le gouvernement du Ghana et ses collègues dirigeants à «s’abstenir de recourir à la force». Ils les appellent également, à «revoir le système de gouvernance sur le continent afin qu’il soit inclusif, centré sur l’humain et qu’il crée des opportunités pour tous afin de promouvoir l’agenda de développement national et continental».
La Conférence épiscopale du Ghana conclut sa déclaration en implorant «que notre Seigneur Jésus-Christ, le Prince de la Paix guide toutes les personnes, y compris les putschistes, pour résoudre à l'amiable cette situation volatile au Niger et prendre ensemble les meilleures décisions dans l'intérêt du peuple nigérien, de l'Afrique et du monde en général».
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