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Des leaders religieux de quelques pays africains réunis à Nairobi les 7 et 8 août 2023 Des leaders religieux de quelques pays africains réunis à Nairobi les 7 et 8 août 2023 

Des leaders religieux africains ont discuté des stratégies de résolution des crises qui secouent le continent

Des catholiques et des experts de diverses confessions se sont réuni les 7 et 8 août 2023 à Nairobi, au Kenya, pour proposer des solutions concrètes et de collaboration afin de parvenir au développement durable et soutenir la relance de l’Afrique.

Edoardo Giribaldi – Cité du Vatican

Caritas, les jésuites et JubileeUSA ont organisé une réunion de deux jours à l’Elysian Resort à Nairobi pour discuter des meilleures façons de faire face aux crises contemporaines qui affectent tout le continent africain.

Des défis en Afrique et l’engagement de l’Eglise catholique

La déclaration finale qui a conclu l’événement a identifié, entre autres, «les impacts de la pandémie de Covid-19, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le changement climatique, la perte de biodiversité, la pénurie d’eau, la fragilité des systèmes de santé, les conflits, le terrorisme et les dettes». La réunion a consisté en des présentations, des tables rondes et des sessions interactives réunissant des chefs religieux de tout le continent, ainsi que des «experts ecclésiaux et non ecclésiaux», comme l’a souligné un document initial publié par les institutions qui ont organisé l’événement. Le communiqué de presse a mentionné comment, dans le contexte difficile de l’Afrique, l’Église catholique a joué un rôle crucial «compte tenu de son engagement de longue date à promouvoir la justice sociale et la dignité humaine».

«Son vaste réseau d’institutions éducatives, d’établissements de santé et de programmes de services sociaux», a affirmé la déclaration, «touche des millions de vies, en fournissant des solutions adaptées aux divers problèmes du continent».

Des leaders religieux africains, au cours de leur rencontre à Nairobi
Des leaders religieux africains, au cours de leur rencontre à Nairobi

Les dettes extérieures maintiennent les sociétés africaines dans un état critique

Le document final signé par les dirigeants catholiques et d’autres confessions chrétiennes, musulmanes et indigènes, a fait mention des dettes extérieures de certains pays africains qui affectent les «dépenses du secteur social pour atteindre les objectifs mondiaux de développement durable et climatique». Les chefs religieux ont tracé un aperçu de la crise économique actuelle de l’Afrique à partir de la fin des années 1990, lorsque «nos communautés religieuses faisaient partie de celles qui se sont rassemblées dans le mouvement du Jubilé pour plaider en faveur de la rupture des chaînes de la dette dans les pays en développement». Alors que la nouvelle année du Jubilé approche, «cette promesse reste inaccomplie».

 S’attaquer aux inégalités

«Nous avons célébré le fait que les dirigeants mondiaux ont accordé 130 milliards de dollars d’allégement de la dette, ce qui a contribué à réduire les dépenses en faveur de la réduction de la pauvreté dans les pays bénéficiaires», a reconnu le document. Cependant, «sans s’attaquer aux inégalités du système financier international et aux défis de gouvernance nationale dans les pays bénéficiaires, le fardeau écrasant des dettes insoutenables persiste». Plus précisément, «aujourd’hui, les pays africains dont 25 d’entre eux sont en situation de crise profonde, doivent collectivement plus de 1,1 mille milliards de dollars de dette extérieure». «La hausse des taux d’intérêt dans les grandes économies et le ralentissement de la croissance gonflent les paiements de la dette», ont noté les dirigeants, «tandis que les tendances du coût de la vie érodent les salaires et les revenus».

Une participante intervenant au cours de la rencontre des leaders religieux africains à Nairobi, au Kenya
Une participante intervenant au cours de la rencontre des leaders religieux africains à Nairobi, au Kenya

Investissements et luttes

Des investissements considérables sont nécessaires «pour sauver la planète qui soutient la vie en Afrique et ailleurs, avant qu’il ne soit tard». La déclaration a relié les difficultés que les pays pauvres ont rencontrées pour répondre aux «effets sanitaires, économiques et sociaux» de la pandémie de Covid-19 et le «sous-investissement évident dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’alimentation et de la protection sociale».

Des actions nécessaires

Le document a identifié plusieurs domaines d’action pour faire face aux crises critiques. Premièrement, un processus de réduction de la dette «qui garantit que les emprunteurs puissent demander et obtenir rapidement des réductions des paiements de la dette, au moins dans la mesure nécessaire pour protéger les investissements essentiels au développement et au climat».

Les chefs religieux ont également appelé les pays «à mettre en place des lois, des règlements et des pratiques qui imposent un prêt et un emprunt responsables» afin «d’éviter de nouveaux cycles de dette».

D’autres politiques attendues comprennent «l’accès à des prêts concessionnels» et l’éradication du «vol des fonds publics et de la corruption de tous types» dans la gestion financière.

«Un témoignage robuste»

La déclaration définit la réunion comme «non pas un simple rassemblement, mais un testament solide de la force de cohésion de l’unité interreligieuse, de la sagesse combinée et de l’engagement commun en faveur de la justice».

«Formés par nos Saintes Écritures et soutenus par nos convictions morales», conclut le document, «nous abordons résolument les questions pressantes de la dette, de la gouvernance et des inégalités socio-économiques qui affligent le continent africain».

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09 août 2023, 17:31