Nicaragua: ONU et CDHI appellent à la libération de Mgr Alvarez
Vatican News
La commission interaméricaine pour les droits de l'homme, (CIDH) et le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l'homme pour l’Amérique centrale et les Caraïbes anglophones, (OHCHR), demandent au gouvernement de Nicaragua la libération immédiate de Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa et de toutes les personnes privées arbitrairement de leur liberté dans ce pays où l'on enregistre depuis plus de 5 ans, des violations systématiques des droits de l'homme.
Un an après l’arrestation de l'évêque, le 19 août 2022, les deux organisations condamnent sa détention, l’isolement, les visites limitées des membres de famille et la réduction des soins médicaux ainsi que d’accès aux médicaments essentiels, dans la prison Jorge Navarro Tipitapa, connue comme la «Modelo». Pendant ce temps, la Conférence épiscopale du Nicaragua a publié sur sa page Facebook, un bref post contenant des versets du psaume 6: «Car le Seigneur a entendu la voix de ma plainte, Il a entendu ma supplique. Le Seigneur a accueilli ma prière».
L’évêque de Matagalpa condamné à 26 ans de prison
Mgr Alvarez est accusé de conspiration contre l’intégrité nationale et «propagation de fausses nouvelles à travers les technologies de l’information et de communication au détriment de l’État et de la société nicaraguayens», également de désobéissance civile et d'outrage aux autorités après avoir, le 10 février dernier, refusé de quitter le Nicaragua pour s’exiler aux Etats-Unis. Il a été condamné à 26 ans de prison, à l’interdiction d’exercer les fonctions publiques et sa nationalité lui a été retirée.
Pour le CIDH et l'OHCHR, les accusations à l’encontre de Mgr Alvarez sont des actes contraires aux obligations internationales des droits de l’homme assumées par le Nicaragua à travers la convention américaine des droits humains, le pacte des droits humains civiles et politiques, concernant particulièrement le droit à un procès juste, à la liberté et à l’intégrité personnelle.
La persécution contre l’Eglise catholique
Depuis l’année dernière, les deux organismes internationaux collectent une documentation sur la croissance de la persécution contre l’Église catholique au Nicaragua, à travers la détention arbitraire, l’incarcération et l’expulsion du pays des prêtres et religieuses sans aucune garantie d’un procès juste ainsi que la spoliation de leurs propriétés sans aucun droit à la restitution juridique, comme cela a été le cas pour l’Université centraméricaine des jésuites, l’UCA, accusée de terrorisme par le régime Ortega, mise sous séquestre et confisquée. Dans une lettre, le préposé général de la Compagnie de Jésus, le père Arturo Sosa, a demandé vendredi 18 aout, le retrait immédiat des sanctions à l'encontre de l'UCA. De leur côté, le Cidh et l’Ohchr soulignent que la mesure «affecte le droit à l'éducation, la liberté académique, la liberté d'expression et le droit au travail d'innombrables Nicaraguayens».
La réalité socio-politique du Nicaragua
Le Nicaragua traverse, depuis avril 2018, une crise politique et sociale, accentuée après les élections controversées du 7 novembre 2021 qui ont offert un cinquième mandat présidentiel à Daniel Ortega; mandat marqué par un tiraillement avec les autorités religieuses nicaraguayennes. Jusqu’à présent, au moins 44 membres de l’Église catholique ont été arbitrairement expulsés du pays et 8 prêtres emprisonnés. Plusieurs collèges et universités ont été confisqués. Des informations font également état de cas de repressions et de persécutions contre les autres religions.
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