Afrique australe: l'Église demande la protection des dénonciateurs de la corruption
Vatican News avec Fides
Dans une déclaration relayée par une agence de presse le 1er septembre, les évêques de la SACBEC ont déploré la situation de certains dénonciateurs de fait de corruption qui ont été victimes de discrimination et de licenciement et, pour d'autres, tués «laissant derrière eux des familles dans la douleur et avec des questions sans réponse, en particulier lorsque l'État ne poursuit pas ceux qui les ont tués».
La proximité des évêques
Dans leur déclaration, les prélats manifestent leur solidarité à ces personnes courageuses, les félicitant et les soutenant pour «le courage et l'altruisme dont vous avez fait preuve en tant que dénonciateurs. Votre exemple de sacrifice d'intérêts personnels et de tranquillité d'esprit pour le bien commun est quelque chose dont notre pays a actuellement besoin en abondance», ont-ils déclaré tout en demandant aux ministères de la Justice «de trouver un moyen de protéger les dénonciateurs pendant que les lois sont réformées».
«Notre espoir et notre prière sont que les réformes juridiques proposées pour les dénonciateurs, récemment publiées par les ministères de la Justice, se traduiront bientôt par une action efficace pour une plus grande sécurité et une meilleure protection de ceux qui dénoncent des abus».
La commission Zondo
Les lanceurs d'alerte ont joué un rôle essentiel dans les enquêtes menées par la Commission Zondo, notamment en contribuant à la divulgation de la corruption dans les départements gouvernementaux, les municipalités et les entreprises publiques. Officiellement appelée Commission d'enquête officielle sur les allégations de «capture d'État» (corruption politique systémique dans laquelle des intérêts privés influencent les processus décisionnels d'un État), de corruption et de fraude dans le secteur public, elle a été mise en place en janvier 2018, également à la demande du père Stanislas Muyebe, vicaire général de l'Ordre dominicain d'Afrique australe et directeur de la Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique du Sud (SACBC).
Les relations entre l'ancien président Jacob Zuma et la puissante famille Gupta étaient au cœur de l'enquête: il était communément admis que l'ex chef de l'État avait vendu des postes ministériels de haut niveau en échange d'accords commerciaux et de contrats très favorables.
En décembre 2020, la Commission avait interrogé 278 témoins et recueilli un exaoctet de données à titre de preuves. La première partie du rapport a été publiée le 4 janvier 2022. La cinquième et dernière partie a été publiée le 22 juin 2022.
En plus de nommer des individus spécifiques pour des poursuites pénales, des enquêtes supplémentaires ou d'autres sanctions, le rapport a fait d'importantes recommandations pour une réforme systémique afin d'améliorer et de changer le paysage sud-africain de la lutte contre la corruption.
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