Un forum national au Mali pour améliorer l’enseignement catholique

Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican

Le forum national de l’enseignement catholique au Mali, organisé au grand séminaire Saint-Augustin de Bamako à Samaya était une occasion de faire le bilan de l’évolution de l’enseignement catholique au Mali, analyser les difficultés et se projeter dans l’avenir. C’est ce qu’a expliqué le père Edmond Dembélé, directeur national de l’enseignement catholique malien dans une interview accordée à Radio Vatican.

L’enseignement catholique au Mali,  134 ans d'existence

«L'impact de l'enseignement catholique au Mali est assez grand, dans le sens que l'enseignement catholique existe au Mali depuis déjà 134 ans», a expliqué le père Dembélé. Il a fait savoir que l’enseignement catholique s'est installé au départ dans des zones où l'État n'existait pas à travers les écoles publiques. Cette présence de longue date a permis de former beaucoup de cadres qui reconnaissent qu'ils sont devenus ce qu'ils sont grâce à l'enseignement catholique, et cela peut se vérifier au niveau des cadres de l'État et à tous les niveaux. Le système de l’enseignement catholique, explique son directeur national, ne donne pas seulement «une instruction intellectuelle, mais aussi et surtout une éducation».

Ce mérite, l'État le reconnaît depuis 1972, pour avoir signé une convention avec la conférence épiscopale afin que l'enseignement catholique puisse continuer à accompagner les services publics dans l'éducation des enfants du Mali. C'est en reconnaissance de ce travail, a poursuivi le père Dembélé, que «le ministre des Éducations a participé et a présidé la cérémonie d'ouverture du forum».

Forum national de l'enseignement catholique au Mali du 17 au 21 septembre

Se mobiliser pour faire face aux difficultés

Dans cette interview, le directeur national de l’enseignement catholique au Mali a souligné deux difficultés majeures auxquelles fait face l’enseignement catholique au Mali. La première est liée à la «formation de nos enseignants». Parce que je disais tantôt que nous avons des enseignants et nous avons des écoles qui donnent une bonne formation. Pour lui, l’enseignement catholique malien fait face «à un rajeunissement du personnel» et donc il faut «renforcer les capacités de ces enseignants-là pour qu'ils atteignent un niveau vraiment optimum».

La deuxième difficulté est d’ordre financier. Le père malien reconnait que depuis «quelques années, l'enseignement catholique traverse une période de turbulence liée au manque de ressources nécessaires pour prendre en charge toutes les dépenses liées au salaire et au fonctionnement». C’est pourquoi, a-t-il expliqué, ce «forum a pour but de réfléchir à cette question financière et voir comment nous pouvons améliorer et stabiliser la situation financière de notre enseignement».

Par ailleurs, il a appelé le gouvernement à continuer à soutenir l’Église dans cette mission en respectant la convention qu’il a signée avec l’Église en 1972, notamment en apportant «un soutien financier à la Conférence épiscopale pour le paiement des salaires des enseignants», reconnaissant «que depuis quelques années, l'État a des difficultés aussi, que nous reconnaissons, mais nous avons demandé à l'État de continuer à travailler avec nous dans le cadre de cette collaboration». Cette convention qui prévoit aussi que «l'État puisse affecter des enseignants dans les écoles catholiques sur la demande des écoles catholiques, en cas de besoin».

Prendre au sérieux l’éducation pour assurer un avenir meilleur aux enfants

Avant de terminer, le père Edmond Dembélé, directeur national de l’enseignement catholique au Mali a insisté sur l’importance de prendre au sérieux l’éducation des enfants. Il a interpelé en outre «les enseignants, les parents d'élèves du Mali et même de tout le continent africain afin que nous prenions au sérieux l'éducation et la formation de nos enfants; parce que nous savons que sans l'éducation, pas grand-chose n'est possible». C’est à travers «une bonne éducation, une bonne formation de nos enfants nous pouvons espérer un avenir meilleur pour nos pays, un avenir meilleur pour la société». Et pour y parvenir, le directeur national de l’enseignement catholique au Mali a demandé à «tous les élèves, surtout en cette veille de rentrée scolaire, à tous les parents d'élèves, à tous les enseignants du Mali et du continent africain à redoubler d'efforts dans l'éducation des enfants pour que d'ici quelques années le visage de notre continent, de nos pays, soit plus rayonnant».