Séisme au Maroc: l'Église locale mobilisée auprès des sinistrés
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Aux premières heures après le séisme, les volontaires de la Caritas se sont rapidement mobilisés, comme Evelyne de Villegas, qui vit depuis 20 ans à Marrakech. Accompagnée du père Oscar Garcia Padilla, dircteur de la Caritas diocésaine de Rabat, elle s’est rendue dès dimanche dans des petits villages de l’Atlas «Nous sommes allés à la rencontre d'une personne que nous connaissons qui est guide de haute montagne. Tout son village est rasé», témoigne t-elle. La principale difficulté est l’accessibilité difficile de certaines zones. «Dans certains villages, ils dégagent encore des corps, Ils font des fosses pour les hommes, des fosses pour les femmes, des fosses pour les animaux. Il y a différents degrés dans le désastre que l'on peut voir, personne n'est épargné», poursuit Evelyne de Villegas.
Les besoins sont immenses: il faut d’abord pouvoir abriter les sinistrés alors que les nuits commencent à fraîchir dans la montagne. «Il y a un énorme besoin sur tout ce qui est sanitaire l'hygiène, l'hygiène corporelle, les blessures, les premières blessures, explique encore la volontaire à Caritas. L'eau est également un énorme sujet parce que l'eau accessible n'est pas forcément potable».
Quelques heures après la secousse, le cardinal Cristóbal López Romero, archevêque de Rabat avait publié un communiqué faisant part de sa «compassion et solidarité». «Puisse Dieu nous aider à tirer de cet événement douloureux des conséquences positives, en transformant notre coeur en un coeur miséricordieux, solidaire et tendre envers nos frères et soeurs en détresse», soulignait l’archevêque espagnol. Le cardinal-archevêque de la capitale marocaine a publié le 11 septembre un autre communiqué qui commence par ces mots: «Votre terre est aussi celle où nous vivons, les évènements qui vous touchent, de joie te de peine, nous touchent également», expliquant que les chrétiens du Maroc continueraient à prier pour les victimes et toutes les familles éprouvées par le deuil, «afin que l'espérance prévale sur el désespoir».
Solidarité avec tous
Un message, comme celui lancé par le Pape François dimanche à l’issue de l’Angélus qui a touché les populations locales explique sœur Géraldine Alezeau, la directrice de l’école catholique La Saâdia de Marrakech. Membre de la congrégation des Saints Cœurs de Jésus et Marie, elle et les trois autres religieuses de sa communauté ont ouvert leur établissement aux familles sinistrées.
«Nous avons la chance d’être dans un bâtiment solide, mais toute le monde est sorti, les gens avaient très peur. Nous avons ouvert les cours de l’école pour pouvoir les accueillir, mais aussi les salons. Certains ont ensuite passé la nuit dans nos locaux pour pouvoir être un peu plus à l’abri», explique la religieuse. «Ce matin (lundi, ndlr), nous avons rouvert l’école, ce qui est un soulagement pour les familles, notre psychologue scolaire est là pour nous aider à les accompagner», poursuit-elle. «Pour l’instant nous avons la moitié des effectifs de l’école car les parents ont eu tellement peur qu’il n’osent pas se séparer de leurs enfants… il leur faut encore un peu de temps pour réaliser», poursuit sœur Géraldine. Une minute de silence et une prière ont été organisées à l’ouverture de l’école. «Nous avons fait dessiner les enfants pour qu’ils expriment ce qu’ils avaient vécus, on y voit des immeubles effondrés et des personnes à terre, mais peu semblent réellement traumatisés», précise la directrice de l’école.
Les religieuses de La Saâdia ont par ailleurs lancé des appels pour collecter des vêtements et des biens de première nécessité. Deux fourgonnettes ont été acheminée lundi matin, avec l’aide de la Caritas, dans les zones les plus touchées.
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