Bakhita, la chanceuse: des chaines de l’esclavage à l’honneur des autels
Innocent Adovi – Cité du Vatican
«Bakhita, c’est cette petite fille qui est née au Darfour, a été vendue au temps de l’esclavage, revendue et revendue plusieurs fois jusqu’à atterrir à Venise», raconte le père Janvier Kabeya Mbenzi, missionnaire combonien au Soudan du Sud, dans une interview accordée à Vatican News. Le prêtre, qui connait bien la sainte pour avoir visité son lieu d’origine et là où elle est passée en Italie, conclut: «quand nous parlons de Bakhita, pour nous qui avons travaillé au Soudan, c’est notre maman et nous l’avons à cœur». En réalité, en Afrique et dans le monde, ils sont de plus en plus nombreux, les admirateurs et dévots de cette femme au parcours extraordinaire.
Les origines au Darfour, au Soudan
Bakhita est née à Olgossa au Darfour, au Soudan en 1869. Elle a été enlevée de sa famille à l'âge de sept ans et réduite à l’esclavage. Elle tient de ses ravisseurs le nom «Bakhita», ce qui signifie «chanceuse». Comme esclave, elle a été vendue à maintes reprises à El Obeid et à Khartoum. Au total, elle a connu huit maîtres. Elle a été victimes de tant d’humiliation, de souffrances physiques et morales. Cependant le consul italien, M. Callisto Legnani, le dernier des maîtres qui l’a achetée dans la capitale du Soudan, a été très humain avec elle. Avec lui, Bakhita est enfin épargnée du fouet et des mauvais traitements. Elle retrouve une certaine joie de vivre bien que sa famille lui manque et qu’elle pense l’avoir peut-être perdue à jamais.
Bakhita et ses premiers moments en Italie
Lorsque des revirements politiques obligèrent Legnani à repartir pour l’Italie, Bakhita obtient de le suivre. C’est ainsi qu’elle se retrouve à Gènes. Augusto Michieli qui a aussi fait le voyage obtint que Bakhita vive plutôt avec sa famille dans un petit village de Mirano Veneto. A la naissance de Mimmina, elle en devint la nounou. Plus tard, pour des raisons d’entrepreneuriat, le couple Michieli est contraint de s’éloigner. La nouvelle-née et sa nourrice sont confiées aux sœurs canossiennes de Venise. C’est là que Bakhita effectua enfin le passage à la foi chrétienne. En contemplant la nature, elle portait déjà en elle une certaine soif et connaissance de Dieu.
Avec les sœurs canossiennes, chrétienne, religieuse et sainte
Avec les sœurs canossiennes à Venise, Bakhita apprend le catéchisme et accède aux sacrements de l’initiation chrétienne le 9 janvier 1890. Devenue majeure et profitant de la liberté que lui concède désormais la loi italienne, elle décide de se faire religieuse. Elle se consacre pour toujours à Dieu le 8 décembre 1896 dans l’institut sainte Madeleine de Canossa. Elle servira ensuite pendant plus de cinquante dans la maison de Schio comme cuisinière, brodeuse et portière. Elle s’éteint le 8 février 1947 à Schio en prononçant «Notre Dame! Notre Dame!». Sa renommée de sainte se diffuse rapidement sur tous les continents. Elle sera canonisée le 1er octobre 2000 par le Pape Jean Paul II à Rome. Sa mémoire est célébrée le jour de sa naissance au ciel à savoir le 8 février de chaque année.
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