Caritas Afrique forme dans la gestion des risques des catastrophes
Stanislas Kambashi, SJ et Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican
La formation de six jours organisée par l’association inter-régionale des évêques d’Afrique australe (IMBISA) s’est achevée samedi 30 septembre 2023. Elle a été coorganisée par Caritas Afrique et Caritas Botswana, avec le soutien financier de Caritas Internationalis, de l'Agence catholique pour le développement d'outre-mer (CAFOD) et de Caritas Australie. Des formateurs, qui devront ensuite former d’autres personnes, ont été instruits sur la gestion communautaire de la réduction des risques des catastrophes gérée par la communauté (CMDRR). Ils provenaient des pays membres de l’IMBISA: Angola, Botswana, Eswatini, Lesotho, Mozambique, Namibie, Sao Tomé et Principe, Zimbabwe, et de la Caritas diocésaine du Cap en Afrique du Sud.
Laudato Si’ continue à inspirer des actions en faveur du bien de la création
Étaient également présents: le père Rafael Sapato, secrétaire général de l’IMBISA, deux représentants de l’Unité de réduction des risques des catastrophes de la Commission de l’Union africaine, et le secrétariat exécutif régional de Caritas Afrique.
Au cours de la session, les participants ont attesté que les agents des Caritas continuent à être inspirés par Laudato Si’, encyclique qui appelle toute l’humanité à agir en faveur du bien de l’environnement. «Ecouter les cris de la Terre et des pauvres», avec ses fondements théologiques, nous incitent à être de bons intendants de cette terre. Ils ont fait observer que les cas, de plus en plus fréquents, des catastrophes dans la zone de Caritas IMBISA ont détruit des vies et des moyens de subsistance, réduisant à néant les gains progressifs de résilience lentement réalisés par les communautés locales et, suite aux interventions des acteurs étatiques et non étatiques.
Collaborer avec les plateformes nationales et d’autres organismes
Les causes du changement climatique, y compris les effets induits par l'homme, sont inquiétants et nécessitent une action urgente, ont noté aussi les participants à cette formation. Ils ont outre souligné la nécessité de «collaborer avec les plateformes nationales de RRC et d'autres parties prenantes pour alimenter l'agenda continental sur le Programme d'action (PoA) pour la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 en Afrique et d'autres protocoles internationaux appelant progressivement à une plus grande attention sur la réduction des risques de catastrophe». Ils ont, par ailleurs, évoqué «la nécessité d'une collaboration étroite avec les communautés économiques régionales (CER) et les gouvernements nationaux afin de renforcer l'agenda continental au niveau local pour le renforcement de la résilience. Par exemple, le programme régional d'évaluation et d'analyse de la vulnérabilité (RVAA) de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC)».
«L'importance d'accompagner les communautés locales pour développer des mesures de préparation et renforcer la résilience des communautés en collaboration avec le gouvernement et les réseaux de la société civile» a également été mise en évidence.
Des recommandations
Les participants à cette session ont formulé quelques recommandations, notamment l’importance du soutien financier des agents par la Commission de l'Union africaine et les Communautés économiques régionales, pour une bonne prise en charge des communautés touchées par les catastrophes. Ils ont appelé à reconnaître davantage le rôle des confessions religieuses dans ce domaine, et à renforcer leur participation et leur engagement.
Créer des possibilités de participation pour les organisations Caritas dans la zone IMBISA, par le biais du Conseil consultatif de la jeunesse africaine du Groupe consultatif scientifique et technologique africain sur la gestion des risques des catastrophes est une autre recommandation faite au cours de la session.
Le rôle des institutions ecclésiales et étatiques
Ils souhaitent que les gouvernements affectent assez de ressources et mettent en œuvre des projets nationaux et infranationaux, en renforçant les mécanismes et les pratiques de coordination entre les acteurs étatiques et non étatiques. Les participants ont aussi proposé que les partenaires puissent donner la priorité au soutien à long terme afin d'accroître la résilience après les situations d'urgence. Caritas Afrique est aussi appelée à accroître son soutien pour une bonne coordination avec les Caritas nationales.
D’autres propositions sont celles de: promouvoir, notamment par Conférences épiscopales nationales et régionales, l'intégration des activités et stratégies dans le programme actuel des organisations membres de Caritas Afrique aux niveaux national, diocésain et paroissial; soutenir la mise en œuvre du plan d'action élaboré par chaque Caritas à partir de cette formation et renforcer les capacités des acteurs locaux qui interviennent en premier lieu.
Des engagements pour améliorer les réponses aux catastrophes
Au terme de cette session, Caritas Afrique s’est engagée à déployer ces formations dans d'autres zones et à l'intérieur des pays pour atteindre plus de diocèses possibles. Elle prend également la responsabilité de renforcer les capacités d'adaptation, d'absorption et de transformation de nos communautés afin d'accroître leur résilience. Elle déclare, en outre, vouloir promouvoir un plaidoyer politique centré sur les personnes; faciliter le partage des capacités avec les communautés locales afin d'identifier, d'analyser, de surveiller et d'évaluer activement les risques et de les gérer; exploiter les systèmes de connaissances autochtones dans le cadre de la gestion des risques des catastrophes ; et allouer du temps et un soutien technique pour combler les lacunes en matière de capacités auxquelles les membres de Caritas sont confrontés.
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