Forum de l'UISG: les religieuses sont des leaders du changement

Sœur Nina Benedikta Krapić, VMZ – Cité du Vatican

Le Forum de plaidoyer 2023 de l’UISG, d’une durée de deux jours, s’est tenu à Rome le lundi 23 et mardi 24 octobre, à la Curie générale de la Compagnie de Jésus. Le Forum est une initiative de l'Union internationale des supérieurs généraux (UISG) en collaboration avec le Fonds mondial de solidarité.

Le Forum a adopté une approche multithématique, reconnaissant la nature interconnectée des défis les plus pressants ayant un impact sur le développement des sociétés et de la planète.

De nombreux intervenants étaient des experts qui défendent les intérêts des personnes les plus vulnérables et les questions les plus complexes de notre époque, telles que le changement climatique et la perte de biodiversité, la pauvreté, le chômage et les inégalités sociales, les migrations forcées et la traite des êtres humains, les crises sanitaires et les violations des droits de l'homme.

Le forum se veut une plateforme permettant d'identifier les domaines prioritaires pour la défense des intérêts nationaux, régionaux et internationaux qui peuvent conduire à un changement systémique, en reliant la sagesse et la spiritualité traditionnelles aux besoins émergents découlant de la transformation rapide de nos sociétés.

Ce n'est qu'en partant de la base que les priorités peuvent être abordées et que des changements systémiques peuvent être réalisés. Les religieuses ont le pouvoir de combler ce fossé et elles travaillent avec les personnes marginalisées dans le monde entier.

Les religieuses présentes au Forum ont partagé leur expertise, notamment en matière de plaidoyer au niveau mondial au sein des Nations unies, et raconté comment le fait de servir les gens peut conduire à un changement systémique.

Le forum, à la curie généralice des jésuites, à Rome

La communauté internationale a la responsabilité de chaque migrant

L'ambassadrice d'Australie auprès du Saint-Siège, Chiara Porro, a présidé le panel d'ouverture sur le thème «Femmes religieuses: leadership et développement». Dans ce panel, les religieuses qui agissent en tant que représentantes aux Nations Unies ont eu l'occasion de parler de l'importance du plaidoyer et du travail en commun.

Après avoir présidé le panel, Chiara Porro a déclaré à Vatican News que des événements tels que ce Forum sont «incroyablement importants», avant tout parce qu'ils permettent de créer des réseaux et de soutenir les sœurs religieuses dans leur travail.

«Les religieuses travaillent au niveau local dans le monde entier et ont donc une perspective unique à offrir. Il est très important qu'elles aient un siège à la table et que leurs voix soient entendues, car elles ont une perspective unique à apporter», a déclaré l'ambassadrice Porro.

Elle a souligné la diversité des questions sur lesquelles travaillent les sœurs, qui vont de la protection de l'environnement à la protection des victimes de la traite des êtres humains. «Elles travaillent vraiment en marge de la société, avec les plus vulnérables».

«Il est extrêmement important d'organiser des événements comme celui-ci pour pouvoir les soutenir, leur permettre de travailler en réseau et de soutenir leur travail, pour vraiment faire entendre leur voix», a-telle conclu.

Les histoires des religieuses sur le terrain doivent être prises en compte au niveau mondial

Sœur Jean Quinn, qui représente les femmes religieuses à l'ONU, est directrice exécutive d'UNANIMA International, qui représente 25 congrégations et plus de 26 000 membres, défendant les personnes dans le besoin, s’est exprimé au micro de Vatican News sur  la connexion entre les niveaux local et mondial.

Elle a souligné l'importance des sœurs qui travaillent à la base tandis que d'autres travaillent en tant que représentantes au niveau mondial, «parce qu'il y a quelque chose dans l'authenticité de la base», a-t-elle déclaré.

«Elles travaillent avec des personnes en situation d'extrême pauvreté, de déplacement, qui sont affectées par le changement climatique, et qui d'autre que les sœurs travaillant sur le terrain est mieux placé pour en parler à l'ONU», a déclaré Soeur Quinn, ajoutant que les États membres de l'ONU ressentent l'authenticité des sœurs religieuses.

Ensemble, les sœurs peuvent répondre aux besoins du monde

«Des événements comme celui-ci rassemblent les gens afin que nous puissions entendre les expériences des autres et ensuite travailler en tant que groupe pour répondre aux besoins du monde», a déclaré Sœur Wamuyu Teresa Wachira, coprésidente de Pax Christi International, dans une interview accordée à Vatican News.

«Vous découvrirez que les gens font des choses similaires, mais quand les gens se rassemblent, ils ont une voix plus forte pour répondre aux besoins de notre monde», a-t-elle ajouté.

Sœur Wachira a souligné le travail de Pax Christi pour écouter les personnes qui subissent des situations violentes, en notant que le contact étroit avec les victimes est le seul moyen d'améliorer le développement d'approches non-violentes.

Elle a donné l'exemple de religieuses qui enseignent à la population locale comment utiliser des approches non violentes.

«En Afrique et au Congo, les gens subissent la violence, mais ils ont choisi d'agir de manière non violente», a-t-elle fait observer.

Le Forum de l'UISG a pour objectif de stimuler une conversation orientée vers le plaidoyer et l'action afin de promouvoir et de mettre en œuvre des modes de vie durables, des pratiques sociales et économiques respectueuses des besoins des personnes les plus vulnérables et des communautés guidées par la spiritualité, la solidarité et la non-discrimination.