Le binôme synodalité et coresponsabilité dans une Eglise en communion
Stanislas Kambashi, SJ et Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican
Les travaux de la première phase du synode des évêques se sont achevés par une messe de clôture célébrée dimanche dernier par le Saint-Père en la basilique Saint-Pierre. Mgr Georges Bizimana, qui est aussi administrateur apostolique de Bubanza, atteste que ce fut une expérience de joie pour les participants, qui regagnent progressivement leurs diocèses et communautés au terme d’un mois de dur labeur dans l’écoute, le dialogue et le discernement, se préparant ainsi à la seconde session synodale prévue à Rome en octobre 2024.
Un pas décisif pour une Eglise synodale
L’évêque de Ngozi a décrit cette première étape comme une expérience heureuse et bien réussie, au sein de laquelle communion, participation et mission étaient au cœur des travaux du synode. «Je suis très content d’avoir vécu cette expérience parce que c’est pour la première fois que j’entends un événement qui s’appelle ‘Synodalité’. A mon sens, c’est une expérience bien réussie; et communion, participation et mission étaient les trois axes de ce synode», a-t-il attesté. «Il y a un pas qui a été fait. Je dirais même un pas décisif. En écoutant les interventions en provenance des différents coins du monde, je crois qu’il y a quelque chose d’acquis», a-t-il poursuivi.
La synodalité implique l’esprit de coresponsabilité
Pour le prélat, l’Eglise universelle est appelée à fournir plus d’efforts afin d’atteindre l’objectif du processus synodal, qui n’est rien d’autre que sentir ce que Dieu veut de son Eglise, démarche à laquelle son peuple doit participer. «La synodalité implique l’esprit de responsabilité. Pour cela, il faut une conversion de mentalité et faire un pas de plus pour réussir davantage», a-t-il souligné. Et il a certifié que ce synode a jeté au moins les bases pour progresser et s’engager à cette conversion de mentalité avec enthousiasme. «Je pense que de tels moments constituent des cadres de conversion pour que chacun trouve une nouvelle vision de l'Église par rapport à ce qu'il avait», a poursuivi Mgr Bizimana.
L’évêque de Ngozi a déclaré, en outre, que cette nouvelle vision pourrait nous aider à comprendre l’esprit de l’Eglise-Famille de Dieu aujourd’hui, où chaque membre, à son niveau, se sentirait responsable du corps du Christ. Et puisque les membres d’une famille sont caractérisés par un élan de solidarité mutuelle, «le synode nous aidera à découvrir davantage l’esprit de coresponsabilité, qui va dans le même sens de la valorisation du rôle de chaque baptisé dans l’Eglise parce que, par le baptême, nous sommes tous configurés au Christ, prêtre, prophète et roi», a-t-il souligné. De cette dimension de coresponsabilité ressort donc un devoir de la part de chaque baptisé. Il s’agit du «sacrement d’envoi en mission où chacun s’engage à être soldat du Christ, le Roi des rois», a-t-il précisé.
L’apport du synode dans l’Eglise du Burundi
Pour Mgr Bizimana, cette première phase du synode des évêques, qui s’est conclue le dimanche dernier, encourage la famille de Dieu au Burundi à persévérer dans l’esprit de coresponsabilité. Pour une meilleure compréhension de la synodalité de l’Eglise, le prélat souhaite que les acquis du synode soient transmis à la communauté chrétienne locale pour que «le peuple de Dieu, dans toutes ses couches, soit informé et soit beaucoup plus attentif et accueillant aux changements qui pourraient être apportés», a-t-il précisé, en soulignant que c’est l’Esprit Saint qui est le grand protagoniste de ce synode.
Au terme de son entretien, dans lequel il a exprimé toute sa satisfaction face au déroulement des travaux sur le synode, l’évêque de Ngozi a appelé les chrétiens à «soutenir la mission de l’Eglise, qui est notre famille, et à contribuer à son évolution et à son accomplissement».
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