Cameroun: Mgr Lonsti a rendu visite aux détenus de la prison de Dschang

Paule Valérie Mendogo - Edea

L’évêque du diocèse de Bafoussam, Mgr Paul Lontsi Keune, a réussi le pari qu’il s’est donné à lui-même et à ses collaborateurs, en début de cette année pastorale, de faire le tour des Centres pénitenciers des villes de Bafoussam, Dschang et leurs environs, avant la traditionnelle visite pastorale de Noël aux détenus. Mgr Lonsti a appelé cette initiative «Tournée de compassion et de proximité dans les centres de détention». Il a invité la population carcérale à faire mémoire du baptême reçu, à recourir à la Miséricorde de Dieu qui pardonne et appelle à la conversion, et à faire de leur séjour en prison un moment de transformation positive. «Est-ce à dire qu’on doive désespérer lorsqu’on se retrouve en prison? Non. Car même s’il a fait le mal, même s’il est en prison, notre frère a toujours en lui quelque chose qui le rapproche de Dieu. Il reste une créature créée à l’image de Dieu et donnée au monde. Même en prison, nos vies comptent aux yeux de Dieu», a déclaré l’ordinaire de Bafoussam.

La prison n’est pas «un local où on enferme les détenus et on jette la clé»

Dans une ambiance festive et en présence des autorités administratives de la région, les détenus et le personnel pénitencier ont exprimé leur gratitude à l’évêque de Bafoussam. Le Régisseur de la prison principale de Dschang, Aimé Clotaire Esso Nyambe, a remercié Mgr Lonsti pour cette initiative. «Il n’y a pas longtemps, la prison était considérée comme un local où on enferme les détenus et on jette la clé. Mais aujourd’hui, à travers vos multiples visites dans les prisons, vos prières, vos conseils et votre action humanitaire, tout le monde a fini par comprendre que la prison n’est pas une fatalité, mais un établissement qui permet de garder les personnes qui ont violé les lois et qu’on veut corriger, encadrer, former, extirper d’elles cette tendance à la délinquance, en vue d’un retour plus sain dans la société», a-t-il déclaré.

La prison principale de Dschang, vieille de 96 ans, conçue pour accueillir une cinquantaine de détenus, compte aujourd’hui 360 prisonniers. Il se pose dès lors des problèmes de logement, d’insécurité et de promiscuité. L’évêque de Bafoussam a demandé à ses collaborateurs prêtres et chrétiens de poursuivre cette mission de proximité à l’endroit des personnes privées de liberté. Il a remis à chaque détenu un paquet minimum, un chapelet et une somme d’argent symbolique. Il leur a demandé de ne jamais désespérer car Dieu veille sur toutes ses créatures et surtout sur les plus vulnérables.