Côte d’Ivoire: les fidèles appelés à prier inlassablement pour la paix dans le monde

Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican avec Ariston Blé – Abidjan, Côte d’Ivoire

Lors de cette 27e journée nationale de la paix dans ce pays d'Afrique de l'ouest, les fidèles ont été invités à implorer le Seigneur pour que cessent les guerres et les conflits armés qui frappent notre humanité. La messe solennelle marquant cette journée a été présidée par Mgr Alexis Touabli Youlo, évêque d’Agboville, en la paroisse Sacré-Cœur de N’douci dans ledit diocèse.

Prier pour les artisans de paix

Prononçant l’homélie, le père Norbert-Éric Abékan, secrétaire exécutif national de la commission justice, paix et environnement, a invité les chrétiens à la solidarité totale avec ceux qui souffrent, «à implorer Dieu de toucher le cœur des dirigeants politiques impliqués dans les conflits actuels afin de mettre fin à la violence et à la guerre». En outre, il leur a recommandé de «prier sans se lasser pour l’ensemble des dirigeants qui cherchent les chemins pour une paix durable et acceptable par tous».

Saluant les améliorations survenues dans le pays ces dernières années, le père Abékan a affirmé que cette remarquable progression économique sur la base des statistiques des institutions financières internationales «reste à être ressentie par le petit peuple…l’accès aux infrastructures de bases et aux services demeure encore inaccessible pour bon nombre d’entre eux», a-t-il souligné. A cela, s’ajoute la cherté de la vie, pour laquelle il a invité le gouvernement «à intensifier le combat contre l’inflation et la spéculation ‘sauvage’ des commerçants pour pallier ce problème de la meilleure manière possible pour le bien-être des populations».

Les pouvoirs publics en garde face aux prochaines élections

Poursuivant son homélie, le curé de la paroisse saint Jacques de Cocody des II plateaux, a tenu à attirer l’attention des pouvoirs publics sur plusieurs autres facteurs menaçant la paix sociale dans le pays. Il a mentionné la croissance démographique avec ses risques de chômage, les inégalités, l’exclusion sociale «susceptibles d’être des sources de tension et pression considérables sur les populations, mais aussi l’organisation des élections». Dans l’optique de prévenir des risques à venir, le père Abékan a suggéré la maîtrise du fichier électoral régulièrement pointé du doigt et offrir des gages de crédibilité aux institutions en charges des élections, dont l’indépendance et l’impartialité.

Tous appelés à poser des actes de paix

Prier pour la paix dans leur pays et dans le monde, c’est également ce que les guides religieux de toutes les confessions de Côte d’Ivoire ont fait ce même jour, au terrain du village de Cocody Anono, dans le district d’Abidjan. Cette initiative du Secrétariat exécutif national de l’Œcuménisme, de l’apostolat biblique et du dialogue interreligieux en collaboration avec les chefs religieux dudit village était à sa deuxième édition.

Selon le responsable, le père Gilles César Dogoua, cette journée avait pour but de demander à Dieu de toujours renouveler sa paix en nous et surtout de nous donner la force pour pouvoir la monnayer dans notre quotidien. «Car, c’est chaque jour que nous sommes appelés à créer des actes de paix, à créer le rapprochement, la cohésion sociale véritable…mais aussi à prier pour le bon déroulement de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 qu’organise notre pays», a-t-il déclaré.

S’engager sur le chemin de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale

La ministre de la cohésion nationale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogbo, ayant pris part à la cérémonie, a exhorté les guides religieux à être des veilleurs de la paix. Etant décrétée par l’Etat ivoirien, la journée nationale de la paix sera célébrée officiellement le 25 novembre prochain à Abidjan autour du thème «Laissons derrière nous le passé pour construire avec la jeunesse une paix durable dans la diversité».