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Un bombardement israélien sur la bande de Gaza, le 8 novembre. Un bombardement israélien sur la bande de Gaza, le 8 novembre.   (AFP)

Le père Romanelli: «Tous les chrétiens de Gaza prient pour la paix»

Un mois après le début de la guerre, le curé de Gaza, toujours bloqué en Cisjordanie, revient sur l'état d'esprit des chrétiens dans l'enclave palestinienne. Tous prient quotidiennement pour que la paix revienne et ressentent avec gratitude la proximité du Pape, qui les contacte quotidiennement. Près de 700 personnes ont trouvé refuge dans la paroisse de la Sainte Famille pour échapper aux bombardements.

Roberto Cetera et Michele Raviart - Jérusalem et Cité du Vatican

Les paroissiens de l'église de la Sainte Famille à Gaza et les quelque 700 personnes qui y ont trouvé refuge pour s'abriter des bombardements «vont bien, aussi bien qu'ils peuvent l'être dans un lieu en guerre». «Ils savent qu'il n'y a aucun endroit sûr dans toute la bande de Gaza, ni au nord ni au sud, mais ils sentent la présence de Jésus et la proximité de Jésus et de toute l'Eglise» témoigne mardi 7 novembre le père Gabriel Romanelli, curé de Gaza, toujours dans l'impossibilité de se rendre sur place. Dans la paroisse, précise-t-il, «ils se sentent plus en sécurité». 

Les remerciements des fidèles au Pape François

Le père Romanelli essaie de parler aux fidèles plusieurs fois par jour, mais la communication est souvent impossible ou difficile. «Ils remercient toujours le Saint-Père qui les appelle tous les jours pour leur dire bonjour et leur demander comment ils vont, pour leur donner sa bénédiction», explique-t-il, «et ils nous demandent de continuer à prier pour la paix». Les chrétiens gazaouis célèbrent une messe le matin, une l'après-midi, et prient constamment le rosaire. Tous, y compris les centaines de réfugiés, «demandent de dire au monde entier que la paix soit faite, et aux diplomates, politiciens, journalistes, gens de bonne volonté, hommes et femmes du monde entier, qu'ils ne se contentent pas de prier, mais qu'ils travaillent pour la paix». 

Les chiffres effrayants d'un mois de violence

Un mois après les attaques meutrières du Hamas et le début des bombardements israéliens, «les chiffres sont effrayants», souligne de son côté le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte à Jérusalem. Plus de 1400 civils israéliens ont été tués et cinq mille autres blessés par les islamistes du Hamas, qui retiennent toujours 242 personnes en otage. Les bombardements israéliens sur Gaza ont fait plus de dix mille victimes, dont 70 % d'enfants, de femmes et de personnes âgées. Il y a par ailleurs plus de 30 mille blessés, souligne le Père Faltas, «sans possibilité d'être soignés et sauvés car 18 hôpitaux ont été touchés». La situation en Cisjordanie est également grave, avec 163 morts, 5 000 blessés et autant d'arrestations. 

Père Faltas: si cela continue, il n'y aura plus de chrétiens en Terre Sainte

«La situation est terrible», poursuit le père Faltas, «il n'y a personne dans les rues de Jérusalem. Les gens ont encore plus peur de sortir qu'au moment de la pandémie. Bethléem est fermée, elle est devenue une prison à ciel ouvert. Personne ne peut entrer ni sortir». «Un mois avant Noël, Bethléem devait être pleine de pèlerins, mais malheureusement il n'y a personne et les habitants ont peur. Ils ne pensent pas à Noël, ils ne pensent qu'à s'enfuir d'ici. Il n'y aura plus de chrétiens si la situation continue ainsi», explique encore le vicaire de la Custodie, qui conclut par un appel : «Je demande à tous les puissants du monde: cessez le feu, pour l'amour de Dieu. Cessez le feu». 

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08 novembre 2023, 11:34