Méditation de la solennité du Christ Roi de l’Univers: «une royauté de l’Amour»

Lectures: Ez 34, 11-12.15-17; Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6; 1 Co 15, 20-26.28; Mt 25, 31-46.

Chers frères et sœurs, en ce dimanche où s’achève l’année liturgique, nous célébrons la solennité du Christ-Roi de l’Univers. Cette fête a été instituée en 1925 par le Pape Pie XI pour affirmer la royauté du Christ dans un monde menacé par le fascisme, le communisme et les mouvements laïcistes. La fête du Christ-Roi venait donc rappeler que les nations doivent s’inspirer plutôt de la loi du Christ et non des idéologies athées. En effet, la royauté du Christ est une royauté d’amour et de service.

Dans la première lecture, Dieu, le véritable roi d’Israël, se révèle comme un bon pasteur. Ce message s’adressait à un peuple en exil qui était tenté par le découragement et le désespoir. Dieu nous a-t-il donc oublié? Il nous arrive aussi de traverser des moments difficiles; des moments où nous faisons l’expérience du silence de Dieu. Dieu nous a-t-il abandonné? Mais le prophète Ézéchiel nous fait comprendre l’amour et la bonté de Dieu pour chacun de nous, quelle que soit notre situation. Aussi, la contemplation de ce Dieu serviteur nous interpelle dans l’exercice du pouvoir. Comment exerçons-nous notre autorité? Si le pouvoir est la capacité d’agir ou d’influencer la vie d’une personne ou le cours d’un événement, comment est notre rapport avec ceux et celles qui sont sous notre autorité? La première lecture nous donne un bel exemple du leadership d’un chef. Ce leadership se révèle davantage dans la deuxième lecture où saint Paul nous parle d’un Christ qui, par amour, s’est donné pour que nous ayons la vie. Saint Paul nous livre sa conviction selon laquelle, le royaume du Christ grandit sans cesse jusqu’à ce que tout soit achevé. L’histoire de notre salut s’inscrit donc dans une dynamique dans laquelle, progressivement, l’amour et le pardon prennent le pas sur la haine, la vie sur la mort.

L’évangile de ce dimanche met en scène le jugement dernier. Dans les premiers siècles de l’Église, les chrétiens étaient préoccupés par le retour du Christ. Et ils cherchaient à vivre de sorte qu’au jour du Fils de l’homme, ils soient accueillis parmi les saints. Aujourd’hui, le retour du Christ est-il encore une préoccupation pour nous? En cette fin de l’année liturgique, l’évangile vient réveiller notre attention sur cette question. Au jour du jugement, nous serons évalués non pas selon nos diplômes, nos richesses ou nos honneurs; mais plutôt selon l’amour et la miséricorde que nous aurons témoignés envers le prochain. L’amour reste donc le critère qui va présider à la séparation au jour du jugement. La méditation de cet évangile nous interpelle donc sur notre comportement vis-à-vis des autres, car le Christ se cache dans le plus faible et le plus vulnérable.

Dans notre monde, encore aujourd’hui, des gens continuent de mourir de faim et de soif. Que faisons-nous pour ceux qui ont moins que nous? Aujourd’hui encore, des gens ont faim et soif de paix, de justice, d’amitié, d’une parole, d’un simple sourire ou d’un simple regard. Que faisons-nous pour qu’ils se sentent plus heureux, plus aimés ou pardonnés? Aujourd’hui encore, nous faisons face à l’immigré et à l’étranger. Comment regardons-nous ceux que nous ne connaissons pas? S’il peut être humain d’avoir peur d’un inconnu, sachons aussi reconnaître le Christ qui nous visite dans la personne de l’étranger.

En cette solennité du Christ-Roi, que le Seigneur ouvre nos yeux, nos mains et nos cœurs afin de savoir le reconnaître dans les personnes que nous rencontrons. «Seigneur, toi qui es Lumière, toi qui es l’Amour, mets dans nos ténèbres ton Esprit d’Amour», Amen!