Le CEPACS célèbre ses 50 ans, sous le signe de la synodalité
Paul Samasumo – Cité du Vatican
Créé par les évêques africains pour diriger l’apostolat des communications sociales sur le continent, le CEPACS a vu le jour en 1973. En action de grâces pour ses 50 ans d’existence et en inauguration de la session qui réunit plusieurs évêques, une messe a été présidée par le président du SCEAM et archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, dimanche 19 novembre en la cathédrale de la Sainte-Croix de Lagos. Dans son homélie, le président du CEPACS, Mgr Emmanuel Badejo a affirmé que «les chrétiens peuvent guérir notre monde brisé, nos relations et nos communautés en écoutant et en communiquant l'amour à travers les médias».
S'exprimant à la même occasion, Paolo Ruffini a déclaré, quant à lui, que la communication ne se limitait pas à la transmission d'informations, moins encore aux personnalités et aux professionnels des médias, rappelant que le véritable objectif de la communication est de «construire la communion et les relations».
La communication comme don et remède dans une société en quête de communion
«Considérée comme un don, la communication peut apporter la communion, la compréhension et la guérison dans la société». C’est ce qu’a laissé entendre Mgr Emmanuel Badejo, évêque du diocèse nigérian d’Oyo, dans son homélie de la messe d’ouverture de ce cinquantenaire du CEPACS.
Reprenant le Saint-Père qui propose souvent le bon samaritain comme exemple à suivre par les chrétiens pour guérir le monde et nos sociétés, l’évêque d’Oyo a invité tout un chacun à changer sa façon de voir l’étranger, les pauvres, les marginaux et les personnes à qui l’on accorde moins d’attention. «Cela peut nous aider à créer un monde plus juste et plus sain pour tous... Même certains de nos bons chanteurs s'en rendent compte», a déclaré Mgr Badejo en entamant un refrain du célèbre chant «We are the world». L'assemblée s'est mise à chanter avec lui en ces termes: «There are ways to get there if you care enough for the living. Make a little space, make a better place…Heal the World».
Nous nous tenons sur les épaules des géants
Poursuivant son homélie, le président du CEPACS a rendu grâce à Dieu pour les 50 ans de ce comité avec tous ses hauts et ses bas, ses succès et ses inconvénients depuis sa création à Ibadan, au Nigeria. «Je sais qu'en tant que Président de la CEPACS, je suis sur les épaules de nombreuses personnes qui ont travaillé très dur dans l'Église pour promouvoir et diffuser la Bonne Nouvelle de l'Évangile de Jésus-Christ parmi les gens de toutes les manières possibles», a-t-il reconnu devant les fidèles de Lagos et les délégués du CEPACS.
Ruffini: communiquer avec un style chrétien, c'est donner un message de beauté
Communion et communication sont deux mots qui ont la même racine. Il s’agit «d’une conscience qui, pour ceux qui travaillent dans les médias de l’Église, et dans les médias du Vatican en particulier, est une boussole qui oriente leur travail quotidien», a déclaré Paolo Ruffini pour sa part, car «la communication n’est pas seulement de l’information, mais beaucoup plus», a-t-il poursuivi.
S’adressant aux représentants du CEPACS, le préfet du Dicastère pour la communication a souligné un point incontournable pour ceux qui travaillent dans ce secteur. La communication, a-t-il rappelé, «est le don que Dieu nous a fait, à nous, êtres humains créés à son image, d'être en relation les uns avec les autres, de construire une communauté et de tisser une communion entre nous». «C'est ainsi que naît une vision dont découle un style», a-t-il précisé.
L'âme qui vient du Concile
L'occasion du 50ème anniversaire du CEPACS, créé en 1973 pour former les professionnels des médias en Afrique, est donc un moment pour examiner comment la Bonne Nouvelle par excellence, l'Evangile, est rendue nouvelle selon les flux et les modalités d'aujourd'hui. Ruffini, qui s'exprimait dans la matinée du dimanche 19 novembre dans la cathédrale de la Sainte-Croix, a rappelé qu'exactement 10 ans avant cette structure, Vatican II avait vu promulguer le Sacrosanctum Concilium sur la liturgie et le décret Inter Mirifica sur la communication sociale en tant que premiers documents de l'assemblée. Paul VI soulignait, en effet, que «la communication sociale atteste ouvertement que l'Église a la capacité de relier la vie extérieure à la vie intérieure, l'action à la contemplation, l'apostolat à la prière».
Médias et sagesse du cœur
Le développement impétueux enregistré par le secteur et en même temps l'objectif jubilaire des CEPACS deviennent alors pour Ruffini le stimulant pour «chercher, tous ensemble, la manière d'avancer vers un style de communication plus chrétien». Et le magistère du Pape François, observe-t-il, indique la direction à suivre, en particulier avec les messages pour la Journée mondiale des communications sociales, dont le dernier réfléchit sur l'une des frontières les plus avancées des médias, l'intelligence artificielle, vue en relation avec «la sagesse du cœur pour une communication totalement humaine», ce qui, ajoute le préfet du Dicastère pour la Communication, «nécessite de l'attention». Il a annoncé à cette occasion que la prochaine Journée mondiale des communications sociales aura pour thème: «Intelligence artificielle et sagesse humaine».
«Ensemble, à travers la radio, le web et les médias sociaux, nous pouvons construire un système ayant pour mission de nourrir la parole de vérité, basé sur l'expérience de la Pentecôte entrelacée avec l'esprit de partage plutôt que celui de Babel (...) Que le message voyage de personne à personne comme quelque chose de beau parce que c'est vrai. Beau parce qu'il est vécu personnellement. Beau parce qu'il parle de beauté», a conclu Ruffini.
Parmi les évêques qui prennent part à cette rencontre, on compte: le cardinal Anthony O. Okogie et Mgr Alfred Adewale Martins, respectivement archevêque émérite et archevêque métropolitain de Lagos; Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo, évêque d’Oyo, président du CEPACS et membre du Dicastère pour la communication; Mgr Gabriel Leke Abegunrin, archevêque d'Ibadan où est né le CEPACS en 1973; Mgr Andrew Nkea Fuania, archevêque de Bamenda, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun; Mgr Edmond Djitangar, archevêque de N'Djamena, président de la Conférence des évêques du Tchad, président en exercice de l'Association des conférences épiscopales de la région d'Afrique centrale (ACERAC).
La conférence du CEPACS prendra fin mardi 21 novembre 2023. A cet effet, plusieurs évêques et experts internationaux des médias de l'Église devraient présenter des documents visant à relancer l'apostolat médiatique de l'Église en Afrique.
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