Un Congrès sur la restitution du Pacte Educatif africain

Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican, avec Jean Paul Niyigena – Kigali

Dans le but de tracer les lignes et de déterminer les voies et moyens pour une meilleure application du "Pacte Éducatif Africain selon l’esprit du Pape François", un congrès se tiendra en décembre à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité Universitaire d’Abidjan (UCAO-UUA). Les échanges seront introduits par une restitution de ce Pacte, par les délégués du Congrès africain sur l’Education catholique, qui ont été reçus par le Pape, au Vatican, le 1er juin 2023. Les participants proviendront d’Afrique et d’ailleurs: il s’agit de différents acteurs de l’éducation venant des Conférences épiscopales nationales, des Conférences des supérieurs majeurs nationales d’Afrique et de différentes universités, ainsi que des représentants d’autres continents.

Investir les meilleures énergies dans l’éducation des jeunes africains

En recevant la délégation qui lui a remis le "Pacte Éducatif Africain", le Pape François soulignait la nécessité pour les pays africains d’investir dans l’éducation des jeunes, la plus grande richesse du continent. «Frères, vous êtes les pasteurs du continent le plus jeune du monde: votre plus grande richesse, ce sont eux, les jeunes. Puissiez-vous investir vos meilleures énergies dans leur éducation», déclarait le Saint-Père. Cette invitation s’adressait principalement à tous les évêques africains, observe le professeur Jean-Paul Niyigena, secrétaire général de la Fondation Internationale Religions et Sociétés et consulteur du dicastère pour la Culture et l’Éducation. Ce théologien rwandais est l’un des principaux organisateurs du Congrès qui se tiendra à Abidjan.

L’Église, un acteur majeur de l’éducation en Afrique

En Afrique, souligne le professeur Niyigena, la contribution de l’Église catholique dans le domaine de l’éducation se traduit par un nombre important d’écoles maternelles, primaires et secondaires. Elle est également visible à travers les différentes institutions universitaires catholiques. Depuis 2017, confie-t-il, la Fondation Internationale Religions et Sociétés a mis l’éducation au cœur de ses activités. Les défis auxquels l’éducation doit faire face sont, en effet, nombreux, car l’Afrique est le continent qui fait face à une plus grande précarité économique. Cependant, il est riche de sa jeunesse et de ses ressources naturelles. Malheureusement, ces jeunes africains sont désabusés, désespérés et assistent impuissamment à l’accroissement de la misère due aux conflits, à la mauvaise gouvernance, à la corruption, etc. Cette jeunesse, à l’image donnée à l’Afrique par saint Jean-Paul II, est comme l’homme dépouillé, roué de coups et laissé à demi mort par des bandits sur la route entre Jérusalem et Jéricho (Ecclesia in Africa, n°41). Elle attend d’être relevée pour retrouver l’espérance, pour rêver d’un avenir meilleur, pour construire une Afrique nouvelle, réconciliée avec elle-même, avec d’autres peuples et avec Dieu, déclare le théologien rwandais.

Renforcer et renouveler la qualité de l’éducation catholique en Afrique

Dans cette volonté de renforcer et de renouveler la qualité de la contribution de l’Église catholique dans le domaine de l’éducation, le "Pacte Éducatif Global" du Pape François a été accueilli avec beaucoup d’intérêts. Ainsi, après Butare (2018), Kigali (2019), Yaoundé (2021), la Fondation Internationale Religions et Sociétés, en collaboration avec ses partenaires universitaires, a présenté le "Pacte Éducatif Africain", déclinaison africaine du Pacte Éducatif du Pape François, à la fin des travaux du Symposium international de Kinshasa, le 6 novembre 2022.

La congrès qui se tiendra à Abidjan s’inscrit donc dans cette optique penser, de renforcer et de renouveler la qualité de l’éducation catholique en Afrique, pour le bien des jeunes et du continent.