Méditation de la Solennité de la Sainte Famille: «Dieu est fidèle à sa promesse»
Textes: Gn 15, 1-6; 21, 1-3; Ps 104 (105), 1-2, 3-4, 5-6, 8-9; He 11, 8.11-12.17-19; Lc 2, 22-40
Le dernier jour de l’année 2023 coïncide avec la fête de la Sainte Famille, et il se trouve que, en ce dimanche, les textes de la liturgie nous tournent résolument vers l’avenir. Les deux premières lectures nous mettent en présence de la figure d’Abraham, lui qui a eu foi en ce Dieu qui, tout en lui promettant une descendance innombrable, l’a appelé à quitter la maison de son père pour partir vers une terre inconnue. Et l’évangile lu aujourd’hui rapporte les étonnantes paroles que, lors de la présentation de Jésus au Temple, deux anciens (Syméon et Anne), prononcent au sujet de Jésus: Jésus - dont le nom signifie «Dieu Sauve» - conduira le peuple non pas vers une terre nouvelle, mais vers une vie nouvelle … et il le fera en s’engageant dans le chemin stupéfiant de la passion et de la résurrection. Les textes de la fête que nous célébrons nous indiquent clairement que la Sainte Famille est au service du nouvel avenir que Dieu ouvre au peuple d’Israël et à toute l’humanité.
La foi est au cœur de l’itinéraire d’Abraham. Abraham accueille la parole qui l’arrache au quotidien de la vie qu’il menait dans le pays des Chaldéens; il se met alors en route vers une terre nouvelle. Abraham accueille également la parole qui lui annonce, alors que lui-même et sa femme sont âgés, une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et le sable au bord de la mer. La foi qui habite Abraham est toute tournée vers l’avenir, un avenir qui, loin d’être possédé à l’avance, se dévoile dans la familiarité qu’il entretient avec Dieu au fil des jours, que ceux-ci soient sombres ou lumineux. La foi d’Abraham porte non sur un héritage, mais sur une promesse. L’auteur de la lettre aux Hébreux, dont un extrait est lu ce dimanche, s’émerveille devant cette foi qui permettra à Abraham de traverser tant d’épreuves. Abraham le pressent, le sent, le sait: Dieu est fidèle à sa promesse. Cette certitude oriente sa vie.
L’émerveillement est au cœur des paroles prononcées par les anciens Syméon et Anne, dans l’extrait de l’évangile de Luc entendu en ce dimanche. Syméon avait reçu l’assurance qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie attendu par Israël. Retrouvant la Sainte Famille au Temple pour la présentation de Jésus, il reconnaît le Messie attendu en voyant le nourrisson qu’est alors Jésus, et il lance un chant d’allégresse. Cela dit, Syméon n’annonce pas un Messie qui sera couvert de gloire selon le monde, mais un Messie dont l’itinéraire passera par l’épreuve; dans ce que nous comprenons comme une allusion à la passion, Syméon dit à Marie «ton âme sera traversée d’un glaive». Anne, quant à elle, ne cesse de proclamer les louanges de Dieu et de parler de ce nourrisson à ceux qui attendent le Messie. Marie et Joseph gardent en mémoire les fortes paroles entendues le jour de cette présentation de Jésus au Temple. Et nous pouvons penser que ces paroles auront orienté leur manière d’accompagner l’enfance de Jésus.
La Fête de la Sainte Famille est donc pour nous l’occasion de nous arrêter sur la foi à laquelle nos familles sont appelées. Il s’agit d’une foi qui se nourrit de la fidélité de Dieu à notre égard, d’une foi tournée vers l’avenir que Dieu nous donne, d’une foi habitée par une promesse: en Jésus, Dieu nous conduira à la Vie.
Puissent nos familles, au-delà des difficultés qu’elles rencontrent dans le quotidien, rayonner de cette foi. Puisse chaque membre de nos familles – quel que soit son âge – s’épanouir dans la découverte de l’amour par lequel Dieu conduit tout être humain vers la vie. Puissent nos familles grandir comme de véritables Églises domestiques, attentives à accueillir la promesse que, en Jésus, Dieu adresse à chacun.
Heureuse année 2024 à tous!
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