Benin: l'épiscopat s'inquiète du comportement déviant des jeunes

Jacques Ngol, SJ - Cité du Vatican

La session des évêques du Benin ouverte par une retraite spirituelle en présence du nonce apostolique au Togo et au Benin, Mgr Mark Gerald Miles et clôturée par la visite du cardinal Michael Czerny, préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral.

Motifs d’action de grâce

A cours de cette session de travail, les évêques du Benin ont rendu grâce à Dieu pour «le diocèse de N’Dali pour la Consécration, le 27 décembre 2023, de sa belle et splendide Cathédrale Notre-Dame de l’Enfant, et d’autre part avec l’archidiocèse de Parakou pour la célébration de l’ouverture des 80 ans d’évangélisation continue, le 10 janvier 2024 au Sanctuaire Marial de Komiguéa à Parakou». C’était également une occasion pour les prélats de demander «les grâces divines pour un meilleurs rayonnement de l’Évangile au Benin».  

Se prononçant sur la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, les prélats du Benin «prient pour la concrétisation effective de ce vœu si important de notre Seigneur Jésus-Christ pour ses disciples: Qu’ils soient un afin que le monde croie». Ils ont en outre invité la population béninoise, «quel que soit leur état de vie, à continuer d’œuvrer en faveur de l’unité à travers des comportements, initiatives et actes concrets qui promeuvent cet idéal commun», insistant sur l’importance du témoignage de foi en Jésus Christ qui pourra permettre «d’impacter notre monde pour un meilleur rayonnement de l’Évangile».

L’année 2024 étant consacrée «année de prière» par le Pape François à l’occasion du dimanche de la Parole de Dieu, les pasteurs ont encouragé «le peuple de Dieu à enraciner sa foi en Jésus-Christ, à travers la méditation régulière de la Parole de Dieu et sa mise en pratique dans la vie quotidienne».

Situation sociopolitique et sécuritaire inquiétante

Se penchant sur la situation sociopolitique et sécuritaire du pays, les pasteurs ont soulevé quelques inquiétudes qui méritent «une profonde réflexion et des actions concrètes». Parmi ces inquiétudes, l’insécurité liée aux «prises d’otages, séquestrations et sacrifices humains». La conférence des évêques du Bénin (CEB) interpelle les auteurs de ces actes à la conversion et au respect de la vie humaine, car, disent les évêques, «la vie humaine est sacrée». Le prélat béninois a également fustigé la persistance de la cybercriminalité, ce malgré l’effort du gouvernement pour l’éradication du fléau.

Sur le plan politique, dans le contexte tendu des manifestations çà et là, l’épiscopat béninois a lancé un vibrant appel à la culture et du sens de «l’amour du travail bien fait, principal socle de tout développement». Car, pour les prélats, «l’édification de notre nation relève de notre responsabilité commune». Ils ont exhorté la population à se débarrasser des «ronces de la paresse, de la médiocrité, de la méchanceté, du défaitisme, de la fatalité, de l’esprit de la négativité, de l’auto-dévaluation, de la haine et des injustices». Se débarrassant de ces maux, l’on pourra emboiter le chemin du «développement intégral de notre pays à travers la concrétisation de notre devise nationale: Fraternité-Justice-Travail».

Appel à la responsabilité des jeunes

Se tournant vers la situation de la jeunesse, la Conférence épiscopale «tire la sonnette d’alarme sur un certain nombre de déviances et comportements autodestructeurs qui s’observent de plus en plus au sein de la couche juvénile». Au rang de ces déviations, les évêques ont pointé du doigt «l'abus d'alcool, de drogue, de la dépravation des mœurs et des pollutions sonores surtout nocturnes».

Pour les évêques, «non seulement ces fléaux compromettent le bien-être physique, psychique et moral de nos jeunes, mais aussi ils remettent dangereusement en cause leur avenir». Rappelant que la jeunesse est le présent et l’avenir de la nation, l’épiscopat appelle à des actions concrètes de la part des «familles, des éducateurs et des autorités à divers niveaux, afin d’offrir un meilleur accompagnement à cette couche précieuse de notre société». Il faudra, ont-ils conseillé, mettre l’accent sur de façon particulière sur une «éducation qui respecte les lois naturelles, morales et spirituelles pour renforcer les fondements éthiques de la jeunesse, les guidant vers des choix de vie sains et bienfaisants».