Séisme au Japon: la Caritas vient en aide aux habitants démunis
Entretien réalisée par Deborah Castellano Lubov - Cité du Vatican
Il y a une semaine, un important tremblement de terre, d'une magnitude estimée à 7,6 sur l'échelle de Richter, a frappé la côte ouest du Japon le jour de l'An, tuant plus de 200 personnes, en blessant plus de 500 et provoquant de nombreuses destructions. Des milliers de personnes sont toujours sans eau ni électricité. Les températures négatives et les fortes chutes de neige et de pluie ont entravé la livraison de l'aide, laissant des milliers de personnes avec des provisions en diminution et peu d'informations.
Le président de Caritas Japon, Mgr Daisuke Narui du diocèse de Niigata, revient sur les difficultés actuelles des sinistrés et sur la manière dont l’Église catholique, une minorité très active, tâche de les soutenir.
Mgr Narui, comment décririez-vous la situation ? Environ une semaine après le tremblement de terre, le bilan des morts continue d'augmenter.
Ce 1er janvier à 16h10, heure japonaise, un tremblement de terre de magnitude 7,6 a frappé la partie centrale nord du Japon dans la préfecture d'Ishikawa. En réalité, un tel tremblement de terre n'est pas si important au Japon, mais parce que l'épicentre était très peu profond, la secousse à la surface du sol était très forte. Ainsi, cela a causé beaucoup de destructions: des maisons, des routes, et il y a eu des glissements de terrain dans les montagnes. Beaucoup de maisons ont été détruites. En visitant la zone pendant deux jours, j'ai vu des routes fissurées. La mer a progressé dans les terres sur environ quatre mètres, et de nombreuses maisons ont été détruites. En voyant la situation, vous seriez certainement choqué. Dans la région, il y a encore tellement de répliques. J'ai entendu dire qu'il y en a eu plus de 1 000 depuis le 1er janvier. Il y a cinq minutes à peine, nous avons été frappés par un autre tremblement de terre. C'est donc un problème qui reste d'actualité.
Quels projets Caritas Japon a mis en place pour aider la population ?
À ce jour, il y a 202 personnes confirmées mortes, 102 disparues et 565 blessées. Plus de 400 centres d'évacuation sont ouverts et 28 000 personnes y ont été accueillies. Mais, beaucoup d'autres ne peuvent s'y rendre, car les routes sont coupées. Tellement de gens sont aujourd'hui isolés dans leurs villes et villages. Dans la zone gravement touchée, il y a seulement deux paroisses couvrant une étendue de 100km de long, et elles sont assez petites. Peut-être que chaque dimanche, il y a de 10 à 20 personnes qui participent à la messe. Mais il y a des jardins d'enfants gérés par ces paroisses. Aussi par le biais des écoles maternelles, nous essayons d'atteindre les endroits et les personnes touchés en fournissant des matériaux tels que de l'eau, de la nourriture, des kits d'hygiène... Ensuite, à travers Caritas Japon, nous verrons comment les activités d'aide seront développées par le gouvernement local et d'autres ONG. Nous verrons comment nous pouvons soutenir ces personnes. Mais très probablement, comme il fait très froid, nous aiderons à fournir des chauffages d'appoint et du matériel de chauffage. Au Japon, l'Église catholique est assez petite en nombre. Normalement, Caritas travaille pour fournir une aide à l'étranger, nous n'avons pas de projets à l'intérieur du pays. Mais, lorsqu’une énorme catastrophe frappe le Japon, Caritas soutient le diocèse touché.
Quels sont les plus grands défis pour que le Japon se relève de ce tremblement de terre ?
Le problème est que les routes sont coupées à cause des fissures. De grandes fissures. Il est donc assez difficile pour les gens de se rendre dans les centres d'évacuation. La police, les pompiers et les forces de défense disposent d'équipements spéciaux -voitures et hélicoptères- afin qu'ils puissent s'y rendre. Mais pour les autres personnes, il est assez difficile d'atteindre ces endroits et il est impossible d'envoyer des volontaires là-bas. Certains habitants isolés n'ont pas assez de nourriture. L'électricité et l'eau sont coupées, et il fait très froid. Une fois que les routes seront réparées, je pense que les choses iront beaucoup mieux car de nombreuses personnes pourront s'y rendre pour fournir de l'aide. Mais bien sûr, il est très important d'accompagner par la prière et par d'autres moyens d'accompagnement, car pour ces personnes qui sont isolées dans la zone touchée, non seulement la force physique, mais aussi la force mentale et spirituelle est très importante dans un moment aussi difficile. Par conséquent, j'apprécie vraiment les prières du monde entier pour les personnes touchées.
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