Les évêques d'Afrique et d'Europe créent des ponts pour «une culture de fraternité»
Jacques Ngol, SJ - Cité du Vatican
«Alors que nous nous trouvons à un moment crucial de notre monde, nous, les évêques d'Afrique et d'Europe, nous unissons pour cultiver une culture de fraternité» afin de créer «un avenir plus harmonieux et prospère». C’est ce qui ressort du communiqué, rendu public par les évêques délégués du symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) et du conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), réunis du 23 au 26 janvier 2024 en séminaire à Nairobi au Kenya. À l’issue de cette rencontre, les prélats de deux continents ont produit un communiqué final à travers lequel ils ont soulevé quelques sujets. Les évêques appellent à plus de coopération entres les églises d’Afrique et celles d’Europe pour relever les défis majeurs auxquels est confronté notre monde dans l’esprit synodal.
Un monde face à l’instabilité
«Nous reconnaissons les changements profonds et l'instabilité croissante dans notre monde, y compris les conflits en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient», ont relevé les évêques. À ces changements et cette instabilité, s’ajoute «une augmentation de la violence contre les chrétiens et la misère causée par l'injustice mondiale et la mauvaise gouvernance». Pour les délégués du SEAM et du CCEE, au milieu de ces défis alarmants, «notre foi dans le Seigneur ressuscité reste inébranlable». Le Christ est celui qui nous apporte la paix et l'espoir, offrant un phare de lumière et de certitude au milieu de la tourmente et de l'incertitude qui caractérisent notre époque.
Se prononçant sur le chemin synodal les évêques ont reconnu l’importance de ce changement qui vise à «aligner l'Église sur les défis du 21ème siècle». Ce chemin de réforme engagé par l’Église ont-ils rappelé «préconise la décentralisation, une collaboration accrue avec les évêques, et répond aux divers besoins culturels et pastoraux, en particulier ceux pertinents pour l'Afrique». C’est un changement de paradigme qui marque une «nouvelle ère pour la curie, se concentrant sur le service et incarnant la vision d'une Église synodale, enracinée dans la communion, la participation et la mission», ont-ils poursuivi.
Un regard sur le déroulement du synode sur la synodalité
Faisant un retour sur le déroulement de la première session des travaux du synode sur la synodalité, les responsables religieux ont fait savoir qu'ils embrassent «les perspectives européennes et africaines: l'identité ecclésiale diverse de l'Europe favorise un voyage ecclésial profondément à l'écoute et discernant, mettant en lumière la transparence et le dialogue, tandis que les aspects culturels et sociétaux spécifiques de l'Afrique mettent l'accent sur les valeurs communautaires et l'inclusivité». Dans ce sens, ils ont assuré attendre avec impatience la deuxième phase qui aura lieu en octobre 2024, cette session qui sera une occasion pour «approfondir notre relation et mettre en œuvre des actions concrètes qui reflètent notre unité en Christ».
En terme de propositions, les évêques membres du SCEAM et du CCEE ont affirmé leur désir de bénéficier de part et d’autres d’un «échange sain, missionnaire et pastoral entre les conférences de l'Europe et de l'Afrique». Ceci vise une intégration des valeurs telles que «l'esprit communautaire et la famille dans la vie paroissiale». En outre, ils préconisent un «programme d'échange de prêtres sain entre nos continents». Cette collaboration, ont-ils justifié, «s'étendra à la formation et au discernement communautaire, menée dans un esprit d'humilité et de respect mutuel entre nos Églises».
Une attention aux jeunes
Enfin, le communiqué a souligné une attention particulière que proposent les évêques du SCEAM et du CCEE «aux voix et aux contributions des jeunes dans un monde de plus en plus numérisé». Ils ont par ailleurs affirmé «la nécessité de leur implication active dans la vie et la mission de l'Église», reconnaissant «leurs perspectives uniques et leur énergie». Pour eux, en écoutant attentivement les expériences et les idées de ces jeunes, tout en les guidant dans la foi, «nous nous engageons à une compréhension et une réponse plus profonde à leurs besoins».
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