Afrique du Sud: les évêques appellent à voter «selon votre conscience»
Vatican News
Dans une lettre pastorale sur les prochaines élections, datée du 8 février, les évêques catholiques d'Afrique australe invitent les électeurs à réfléchir sur les 30 années de démocratie écoulées et à voter pour reconstruire leur nation à la lumière des défis auxquels le pays est actuellement confronté en raison d'une mauvaise gouvernance.
Utilisant une analogie scripturale (Aggée 1: 5, 60 «Considérez attentivement vos voies!»), les évêques écrivent: «Le prophète Aggée nous appelle à examiner la voie que nous avons suivie en tant que nation et à réfléchir à la manière dont nous pourrions agir différemment», ont-ils fait savoir, dénonçant que «nous voyons le fossé se creuser entre les nantis et les démunis, la détérioration des infrastructures, la corruption rampante de citoyens égoïstes et la violence. Mais nous ne sommes pas privés de l'espoir qu'ensemble, nous pouvons maintenir notre vision d'un pays qui soit une maison pour tous».
«C'est pourquoi, en tant que responsables catholiques, nous appelons tous nos concitoyens catholiques et tous les Sud-Africains à continuer à travailler pour un avenir meilleur dans notre pays. Nous ne devons pas céder à la désillusion et au désespoir qui nous paralysent. Ceux-ci ne conduisent qu'à plus de désespoir, décourageant nos jeunes en particulier de prendre la place qui leur revient dans les institutions démocratiques qui sont les piliers de notre démocratie, pour laquelle tant de gens ont fait tant de sacrifices», ont affirmé les évêques dans leur appel.
Préparer un gouvernement de coalition
Alors que le président Cyril Ramaphosa devrait annoncer la date des élections nationales de 2024 dans les 15 jours suivant son discours sur l'état de la Nation, le 8 février, des observateurs ont déclaré que les élections constitueront un test décisif pour le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 30 ans.
Ils affirment que ces élections pourraient voir l'ANC perdre la majorité du vote national en raison des défis auxquels sont confrontés les Sud-Africains, notamment un taux de chômage record, une crise de l'énergie et des allégations de corruption qui ont caractérisé la plupart de ses dirigeants, y compris le président Ramaphosa.
Dans leur lettre pastorale, les évêques exhortent les électeurs à être conscients et préparés à la possibilité d'un gouvernement de coalition, et donc à prendre les précautions nécessaires dans la manière dont ils voteront. «Puisque les élections peuvent déboucher sur des coalitions, réfléchissez à la manière dont votre vote peut contribuer à la formation d'un gouvernement de coalition» ont conseillé les prélats, rassurant que «les coalitions ne doivent pas reproduire les situations de division et même de toxicité que nous avons vues dans certains endroits». «Utilisez votre vote», ont-ils encouragé, soulignant «personne ne doit rester à la maison».
Bien voter, une façon de choisir la vie
«L'exercice de notre droit de vote est une façon de choisir la vie. Les élections et leurs résultats détermineront si le pays s'engagera sur une voie différente de celle de la corruption et de l'incompétence... Nous demandons instamment à tous les électeurs de voter et d'envoyer un message aux nouveaux parlementaires», ont ajouté les prélats.
Par ailleurs, les évêques d'Afrique australe ont mis en garde les électeurs contre les dirigeants égoïstes et les ont invités à évaluer chaque dirigeant politique en gardant à l'esprit les sacrifices consentis par tant de personnes au cours de la lutte contre l'apartheid. «Nous sommes écœurés par ce que nous avons vu et vécu, en voyant combien de nos dirigeants se nourrissent eux-mêmes, trahissant les rêves légitimes de notre peuple… Nous avons vu la parabole de l'homme riche et du pauvre Lazare se réaliser sous nos yeux. Beaucoup de nos dirigeants se gavent de fonds publics, tandis que les pauvres, qui sont les bénéficiaires légitimes de ces fonds, sont laissés affamés devant la porte, à la merci des chiens (Luc 16:19-31)», ont déploré les pasteurs.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici